Les cellules-souches constituent-elles une bonne voie d'avenir pour le traitement des traumas cérébraux ? Lors des sessions de l’Académie de médecine consacrées à la réparation du cerveau lésé (15 mars), le Pr Mohamed Jaber (Poitiers) a démontré que des greffes cérébrales de cellules-souches chez l’adulte aboutissent à une restauration complète des voies abîmées avec une amplitude et une spécificité des connexions jamais atteintes auparavant. L’intérêt de cette découverte est son application possible dans les dommages observés suite à des lésions (traumatiques, vasculaires) ou dans les maladies neurodégénératives (maladie de Huntington).
Accès aux cellules thérapeutiques
Le Pr Marc Pechansky (institut I-stem) développe la même approche. Son effort se porte essentiellement sur la maladie de Huntington pour laquelle il constate que l’emploi des cellules-souches pluripotentes permet de régler l'un des problèmes posé par les greffes neuronales réalisées par le passé qui était l’accès aux cellules thérapeutiques.
Par ailleurs, cette approche est complétée par une deuxième voie qui consiste à utiliser des cellules-souches provenant de donneurs portant un gène mutant à l’origine d’une maladie monogénique pour créer des bibliothèques de composés, à la recherche de nouveaux traitements, pour des maladies comme celles de Huntington, de Steinert, de Lesch-Nyan etc. Un des composés identifiés par ce biais est en essai clinique.
Dans le champs des traumas cérébraux d’origine ischémique, les travaux du Pr Patrick Couvreur (université Paris Sud) ont montré qu’un nanomédicament, constitué par l’adénosine couplée chimiquement au squalène (lipide naturel biocompatible permettant au composé de franchir la barrière hémato-encéphalique) est doué d’une forte activité neuroprotectrice dans un modèle d’ischémie cérébrale chez la souris.
Enfin, les recherches sur l’interface cerveau-machine, conduites par le Pr Alim-Louis Benabid (CEA) se basent sur la mesure des signaux électriques à la surface du cortex par un dispositif implantable (Wimagine®). Dispositif qui permet, au patient, à partir des impulsions électriques enregistrées, quand il pense à un mouvement précis, de piloter un exosquelette.
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