Deux stratégies

Repérer la ménopause sous contraceptif oral

Publié le 08/10/2009
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DEUX STRATÉGIES diagnostiques peuvent être proposées aux patientes, lorsqu’elles atteignent l’âge moyen présumé de la ménopause.

Test au progestatif

La première consiste en l’arrêt de la contraception orale et la réalisation d’un test au progestatif pendant trois mois consécutifs. L’administration d’un progestatif pendant dix jours provoque la survenue de règles dans les cinq jours suivants l’arrêt du traitement, s’il existe une production résiduelle ovarienne d’estradiol. En cas de ménopause installée, la carence ectrogénique est importante et le test est dit négatif. Un bilan hormonal plasmatique, retrouvant un taux élevé de FSH et un taux faible de 17ß estradiol, peut venir confirmer le diagnostic de ménopause, justifiant l’arrêt définitif de la contraception orale et la prescription éventuelle d’un traitement hormonal substitutif.

Dosages hormonaux

Une exploration est également possible sans arrêter le contraceptif oral. Elle repose dans ce cas sur des dosages hormonaux qui doivent être pratiqués la veille de la reprise de la pilule. Les taux de FSH et de 17ß estradiol orientent le diagnostic :

- des taux de FSH bas et de 17ß estradiol normaux ou élevés sont en faveur de cycles qui peuvent être encore ovulatoires. Le contraceptif oral peut être poursuivi ;

- une FSH élevée et un 17ß estradiol normal ou haut orientent vers un diagnostic de périménopause avec une sécrétion estrogénique résiduelle ;

- devant une FSH élevée et un 17ß estradiol bas, le diagnostic de ménopause est le plus probable. Un traitement hormonal substitutif peut être proposé en relais de la contraception orale.

Cette deuxième stratégie peut être plus confortable pour la femme, mais elle ne repose que sur les dosages hormonaux plasmatiques, dont la fiabilité peut être prise en défaut, en particulier pour les taux bas de 17ß estradiol ou en périménopause lorsque ces taux sont très fluctuants, en « montagnes russes ».

D’après un entretien avec le Dr Alain Tamborini, gynécologue.

Dr CAMILLE CORTINOVIS

Source : lequotidiendumedecin.fr