Livres
A LAIN Dubos est issu d'une famille originaire des Landes, mais il a passé son enfance en Tunisie où son père était chirurgien-accoucheur dans le bled. Il est pédiatre mais, depuis 1978, il a exercé la médecine humanitaire aussi bien en Asie, au Moyen-orient qu'en Afrique noire et en Amérique centrale ; il a du reste été vice-président de Médecins sans frontières. Il a par ailleurs créé, en 1988, la première chaîne de télévision thématique professionnelle, Canal Santé. De tout cela, il a témoigné à travers de nombreux ouvrages, dont « la Rizière des barbares » en 1980, « la Fin des mandarins » en 1982 ou « Tu franchiras la frontière » en 1986. Récemment, tout en continuant d'exercer sa profession de pédiatre, Alain Dubos est revenu à l'écriture et à sa terre ancestrale et a publié trois romans qui nous plongent dans l'univers très particulier des propriétaires et métayers landais ; « le Secret du docteur Lescat » (1) constitue le quatrième volet de cette traversée d'un pays devenu touristique et qui a pourtant bien des secrets à révéler encore.
En cette année 1893, Germain Lescat exerce a deux passions : la médecine qu'il exerce comme un sacerdoce et ses quelques arpents de vigne qui donnent un des meilleurs armagnacs de la région. La découverte d'une sordide affaire d'avortement chez des ouvriers vendangeurs et le harcèlement criminel dont il est l'objet sans qu'il en sache la raison, mais aussi le retour d'une femme qu'il a aimée autrefois, le conduisent à renouer les fils de sa propre histoire, à revenir sur son passé d'officier de santé et jusque dans sa jeunesse. Un parcours initiatique douloureux qu'il accomplit avec la complicité de ses trois enfants dont Julien, qui a abandonné la pratique « artisanale » et dévouée de son père pour une médecine plus théorique, ouverte aux grandes découvertes. Un récit savoureux comme une eau-de-vie.
C'est en 1988 que Christian Dedet a publié « le Secret du Dr Bougrat », repris aujourd'hui dans la collection Libretto (2), soit quatre ans après son autre grand livre d'aventure vécue, « la Mémoire du fleuve ».
L'histoire commence en mars 1925 avec la disparition d'un certain Jacques Rumède, encaisseur de son état. Il avait il y a peu renoué avec un ancien compagnon de tranchées, le docteur Pierre Bougrat, un éminent praticien au-dessus de tout soupçon, qui avait terminé sa guerre comme médecin aide-major de première classe après avoir été blessé six fois et avoir totalisé quatorze lésions. Et pourtant, le corps du disparu, grouillant de vers, va être découvert dans un placard dissimulé au domicile marseillais du médecin. Lequel va déclarer que son ami s'est empoisonné.
C'est le début d'une affaire qui va conduire à la condamnation, sans preuves, du docteur Bourgrat, à sa relégation au bagne de Cayenne d'où il s'est évadé de manière rocambolesque pour trouver refuge au Vénézuéla où il mourra, à l'âge de soixante-douze ans, avec une réputation de « saint ».
C'est évidemment un destin hors du commun que relate Christian Dedet avec une verve qui relève encore ce récit exceptionnel. Mais au fait, le docteur Bougrat était-il coupable ? on connaît la réponse maintenant et les circonstances de la mort du malheureux encaisseur. Elle est médicale, bien entendu !
(1) Editions Presses de la Cité, 407 p., 130 F
(2) Editions Phébus, 467 p., 75 F
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