Au Congrès SLEEP

Se rafraîchir les idées pour dormir

Publié le 15/06/2011
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L’ÉQUIPE d’Eric Nofzinger (Directeur du Sleep Neuroimaging Research Program, Pittsburg) rapportait en 2006 chez des patients insomniaques, une augmentation du métabolisme de manière circonscrite dans certaines régions cérébrales au cours du sommeil non-REM (REM : Rapid Eye Movment, mouvements rapides des yeux). Ce qu’ils mettaient en relation avec une augmentation de l’activité dans les systèmes d’éveil. Et, selon ces auteurs, une réduction du métabolisme du cortex frontal est contemporaine de l’entrée dans le sommeil et est associée à un sommeil réparateur.

Une façon de réduire l’activité métabolique cérébrale consiste à réaliser une hypothermie localisée, un rafraîchissement de la région.

L’étude croisée a fait inclure 12 personnes (âge moyen 45 ans, dont 9 femmes) souffrant d’une insomnie primaire et 12 témoins en bonne santé.

Les participants ont porté un casque en plastique mou, casque qui contenait des tubes remplis d’eau circulante. En faisant varier la température, on a testé l’efficacité de différentes modalités de rafraîchissement.

C’est ainsi que la relation proportionnelle entre le rafraîchissement de la région frontale et l’amélioration de l’insomnie est apparue.

Les résultats montrent des effets linéaires sur le temps de latence avant d’obtenir le sommeil et sur la qualité réparatrice du sommeil. Le temps d’endormissement des sujets ayant une insomnie primaire (13 minutes) et le pourcentage du temps passé au sommeil par rapport au temps passé au lit (89 %) sont similaires à ceux de sujets témoins en bonne santé (16 minutes et 89 %).

« L’observation la plus importante est que l’on peut avoir un impact significatif sur le sommeil chez des insomniaques par un moyen non pharmaceutique, sûr et qui peut être largement utilisé en usage domestique », commente Nozzinger.

Prévoir un syndrome d’apnée du sommeil

Dans un tout atre domaine, Zahra Moussavi et coll. (Winnipeg, Canada), ont présenté au congrès SLEEP une analyse simple des sons émis au niveau du larynx au cours d’une respiration naturelle par le nez, chez quelqu’un d’éveillé, qui pourrait permettre de dépister un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS).

En effet, certains motifs sonores de la respiration semblent plus fréquents chez des personnes ayant un SAOS, dus à l’effondrement du voile du palais. L’analyse est prédictive d’un SAOS avec une fiabilité à plus de 84 %. Et l’analyse des sons a même permis une stratification de la sévérité des SAOS.

Les sujets ont respiré de façon normale pendant cinq cycles respiratoires, puis au maximum de leurs capacités pendant 5 autres cycles.

Le processus a ensuite été répété alors qu’ils respiraient par la bouche avec un clip sur le nez. Un enregistrement par microphone sur le larynx a été réalisé dans deux positions : assis et couché sur le dos. La présence d’un SAOS était validée par polysomnographie.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8982