Têtes d’affiche de chaque été avec un nouveau pavé, Guillaume Musso et Marc Levy font cette année encore le bonheur des amateurs de page turner. Avec « la Dernière des Stanfield » (1), Marc Levy, 56 ans, signe son 18e roman depuis le fameux « Et si c’était vrai », paru en 2000. Ce thriller psychologique s’articule autour d’un secret de famille révélé dans une lettre anonyme, reçue au même moment par une journaliste qui vit à Londres et un ébéniste installé au Québec : la mère d’Eleanor-Rigby et celle de George-Harrison – merci les Beatles – partagent un passé criminel. Quel lien unit les deux femmes, quel crime ont-elles commis et quels sont les intentions du corbeau sont les mystères qui guident l’intrigue des deux côtés de l’Atlantique et au cours de trois périodes distinctes, de nos jours, les années 1980 et la Deuxième Guerre mondiale.
Sur la liste des best-sellers chaque année depuis son premier roman en 2004, « Et après… », et officialisé, à seulement 43 ans, comme le romancier français le plus lu dans le monde, Guillaume Musso publie son 14e titre, « Un appartement à Paris » (2). Délaissant le fantastique et laissant faussement croire à une comédie sentimentale après un début où une jeune flic londonienne et un écrivain américain un peu misanthrope sont amenés à partager quelques jours le même atelier d’artiste, il donne un véritable thriller autour de trois thèmes essentiels : la paternité, la création et le couple. Car l’atelier est celui d’un peintre célèbre aujourd'hui décédé, dont le petit garçon a été assassiné, et sa peinture un piège qui se referme sur les héros.
Il est d’autres auteurs qui, sans la régularité de métronome des précédents, honorent le rendez-vous estival avec leurs lecteurs de longue date. Comme Lorraine Fouchet qui, après quinze années de médecine urgentiste, se consacre à l’écriture depuis 1990 et « Jeanne, sans domicile fixe ». « Les Couleurs de la vie » (3) a pour héroïne une jeune Bretonne exilée à Antibes en tant que dame de compagnie d’une ancienne actrice au caractère bien trempé et qui découvre que le fils de sa patronne – qui est très lié à sa mère et inversement – n’est pas son fils. Elle n’aura de cesse de faire la lumière sur la personnalité du « vrai » fils, disparu dans des circonstances mystérieuses. Un roman autour du thème de la vieillesse aux accents résolument optimistes.
Doyenne de cette sélection, Janine Boissard a publié plus de 40 romans depuis les six tomes de « l’Esprit de famille », qui ont installé son succès dès 1979. Son nouvel opus, « la Lanterne des morts » (4), se place également sous le signe du mystère. On est dans le Périgord Noir, où grandissent les deux filles d’un trufficulteur, dont l'aînée, Lila, adorée par sa cadette Adèle, est atteinte de bipolarité. Le décès, étrange, de leur mère, puis la mort du mari de Lila, après qu’il a envisagé de divorcer, ne sont-ils pas le prélude à d’autres événements tragiques qui frapperaient directement Adèle ? Une histoire de famille à faire frémir.
Suspense et émotion
On sait, depuis le succès de « Bertrand et Lola », qu'Angélique Barbérat est une conteuse, comme le fut son grand-père russe. « La Vie enfuie de Martha K. » (5) le confirme. Elle explore ici les mystères de l’identité à travers le personnage de Martha, retrouvée à demi consciente à l’arrière d’un camion près de la frontière entre l’Allemagne et la Pologne. Totalement amnésique, elle réintègre finalement son domicile près d’Annecy. Mais elle n’y croit pas et se méfie de tout le monde, de son mari, de sa famille, de ses amies… Un nom entendu à la radio va finalement guider son enquête et mettre enfin le lecteur sur la piste. Un roman entre suspense et émotion, avec un personnage qui suscite l’empathie.
Pour entrer dans l’étrange, il suffit d’ouvrir « Desert Home » (6), premier roman de l’Américain James Anderson après de nombreuses publications dans des magazines prestigieux. On s’engage, en compagnie du camionneur Ben Jones, sur la route 117 qui traverse le désert de l’Utah, où ne survivent que quelques êtres blessés par la vie, coupables des pires méfaits ou simplement malchanceux, en tout cas tous paumés et venus là pour disparaître. Ben le solitaire ne juge pas. Jusqu’à l’arrivée de Claire, une jeune femme qui joue du violoncelle sans cordes, dont il tombe amoureux. Mais qui est-elle réellement, que fuit-elle ?
Le héros de « la Vie étoilée d’Ethan Forsythe » (7), premier roman de l’Australienne Antonia Hayes, est un garçon de 12 ans doté d’une intelligence et d’une imagination hors normes, passionné d’espace et d’étoiles et qui voit les ondes qui l’entourent. Il est élevé et couvé par sa mère, alors que le père a disparu peu de temps après sa naissance, sans que le garçon ait jamais eu droit à une explication. Son retour va précipiter les questions et l’auteure montre comment, de la même façon que les forces célestes, le père, la mère et l’enfant s’approchent, se heurtent et se repoussent jusqu’à ce qu’explose le terrible secret qui se cache derrière la désertion paternelle.
(1) Robert Laffont, 464 p., 21,90 €
(2) XO, 470 p., 21,90 €
(3) Héloïse d'Ormesson, 394 p., 21 €
(4) Fayard, 348 p., 20,90 €
(5) Michel Lafon, 396 p., 19,95 €
(6) Belfond, 331 p., 20 €
(7) Éditions Autrement, 490 p., 21,90 €
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