Irlande

Terre sauvage au vent du Connemara…

Publié le 09/12/2016
Article réservé aux abonnés
Une côte déchiquetée. Des paysages contrastés. Des montagnes claires s’élevant d’une terre tourbeuse. Des vallées où paissent en semi-liberté des moutons à tête noire. Le ciel, la mer et l’eau des lacs ne semblent faire qu’un. Bienvenue au Connemara !
Horizons

Horizons
Crédit photo : Emmanuel Gabey

Pas un Français ne peut arriver ici sans fredonner la célébrissime chanson de Michel Sardou. « Terres brulées, au vent des landes de pierre » (…). Blottie au fond d’une baie, entre montagne et mer, voilà Clifden, la capitale du Connemara, au centre-ouest du pays. Vu du ciel, un pays moucheté de centaines de lacs, que personne n’a eu la patience de dénombrer…

Pour se mettre en jambes, il faut choisir un des cinq chemins de randonnée qui partent très exactement du Lough Inagh Lodge où nous avons passé la nuit. Nous optons pour le Mamean, « le col des oiseaux » dans les monts Maumturks (702 mètres). On passe une clôture qui empêche les troupeaux de moutons en semi-liberté, à tête et pattes noires et à laine épaisse, de se sauver trop loin. Ensuite, démarre un chemin pierreux, presque plat. Une promenade de santé,  ponctuée de temps à autre par des passages un peu plus délicats. Au bout de la balade, une petite chapelle en pierres grises avec de jolis vitraux et une statue de saint Patrick, le patron des Irlandais. Au début de l’été, c’est ici le point d’orgue d’un pèlerinage très ancien, qui peut regrouper jusqu’à un millier de personnes.

Mais il faut bien vite redescendre. Car, aujourd’hui, comme hier, le temps se prend à jouer du Vivaldi, et d’un beau soleil, on peut passer à la pluie drue… en quelques minutes.

Une abbaye au look BD

Avant de s’attaquer à la fameuse « colline de diamant », la Diamond Ill, joyau du parc du Connemara, une étape s’impose à la pittoresque abbaye de Kylemore, dressée au bord d’un superbe lac et bordée de bois, véritable décor naturel pour tourner un « Harry Potter », et qui, de loin, semble sortie d’une bande dessinée en noir et blanc.

Ici, tout est prévu pour accueillir les touristes, qui ne manquent pas de s’y presser en rangs serrés. Heureusement, le lieu est vaste  (6 000 hectares) et l’on peut fureter d’un endroit à un autre, de l’abbaye elle-même et du mausolée tout proche jusqu’au salon de thé, en passant par un jardin victorien (qui fut primé en 2001) tout en croisant quelques sœurs bénédictines belges qui sont installées ici depuis un siècle. Ensuite, le temps de déguster dans un petit pub un « chowder », goûteuse soupe de fruits de mer accompagnée d’une tranche de soda bread, le pain noir traditionnel irlandais, et l’on reprend la route.

Dans l’ombre des Twelve Bens

À quelques tours de roues, dans le village de Letterfrack, se trouve l’entrée, modeste somme toute, du parc naturel du Connemara. Il s’étend sur environ 2 000 ha de collines (dont certaines appartenant à la célèbre chaîne des Twelve Bens qui, avec les Maumturks, bordent le parc). C’est un mélange de tourbières (dont le combustible est largement exploité), de landes, de prairies et de bois. Parfois, on peut apercevoir, fierté des habitants, quelques poneys du Connemara dont la robe est soit blanche, soit grise, ou tachetée. Ils sont le fruit d’un croisement entre le poney local et des chevaux arabes, et dont la caractéristique est d’être particulièrement doux, timides, fiables et appréciés des enfants.

L’ascension de la colline du diamant se fait en une heure environ sur un  chemin facile et bien balisé. Des planchers en bois sur pilotis évitent de s’enfoncer dans la tourbe, spongieuse et humide. La plante la plus abondante du parc est la drosère violette à feuilles rondes qui donne au paysage sa couleur spécifique tout au long de l’année C’est ici que l’on pourra observer des grassettes qui, pour survivre, sont devenues carnivores, car l’acidité de la tourbe les privait de nutriments. Avec leurs feuilles poisseuses, elles attrapent des insectes et… les mangent. Une vraie curiosité !

 

PRATIQUE

Infos très complètes sur www.irlande-tourisme.fr.

Y aller

Aer Lingus : vols quotidiens au départ de Roissy vers Dublin
Ryanair : 3 vols par semaine au départ, de Paris-Beauvais vers Shannon.

Hébergement

Les breakfasts sont somptueux en Irlande et les hôtels très confortables. En particulier Lough Inagh Lodge à Recess pour la rando Mamean (www.loughinaghlodgehotel.ie) et The Quay House Hotel à Clifden www.thequayhouse.com).

Restaurant

À Clifden, Mitchell’s Seafood Restaurant www.mitchellsrestaurantclifden.com.

Guides

Géoguide, avec sa formule tout en couleurs et une foule de détails utiles, 510 pages.

Le Petit Futé, avec de nombreuses adresses pour tous les choix, 478 pages.

Guide Evasion, avec de nombreuses sélections d’itinéraires et de coups de cœur, 300 pages.


 

Emmanuel Gabey

Source : lequotidiendumedecin.fr