Timothée Perache* : « Notre ambition, devenir leader du marché »

Publié le 18/11/2019
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Pourquoi Pfizer s’est lancé sur le marché des biosimilaires ?

Les biosimilaires sont une des composantes de la business unit oncologie avec des produits historiques comme l’Aromasine® ou le Sutent®. Les investissements réalisés au cours des dernières années se sont traduits par la mise sur le marché de produits innovants dans le cancer du rein, du sein, des poumons. En parallèle, Pfizer a acquis Hospira, laboratoire spécialisé dans les génériques et les biosimilaires. Aujourd’hui, nous disposons de deux types de produits dans le portefeuille biosimilaires, d’une part les médicaments hybrides, prescrits à l’hôpital mais délivrés en ville comme les EPO et les GCSF et d’autre part les médicaments strictement hospitaliers qui relèvent des marchés hospitaliers. Actuellement, nous sommes en cours de lancement du Trazimera®, un biosimilaire du trastuzumab. D’autres produits sont programmés dans les prochains mois qui témoignent de notre ambition de devenir leader sur ce marché. Notre biosimilaire du Remicade® s’est d’ailleurs installé rapidement à la première place.

Quelle stratégie avez-vous adopté dans ce marché très concurrentiel des biosimilaires ?

La vocation des biosimilaires est de contribuer à la soutenabilité du système de santé en générant des économies. Il n’empêche que le marché des biosimilaires ne doit pas se réduire pas à la seule dimension du coût. Le risque serait alors d’être confronté à des ruptures d’approvisionnement, comme on l’a vu avec les génériques. Le Trazimera® est ainsi produit en Europe. Quant à notre gamme, elle n’est pas issue de contrat de licence. Nous avons par ailleurs lancé des études spécifiques. Exemple, notre générique de l’Herceptine® peut être conservé à température ambiante. Ce qui peut représenter un atout pour le pharmacien hospitalier. Des équipes dédiées, expertes, accompagnent enfin les services hospitaliers pour aller au-delà de la simple promotion des produits.

Quelle est votre position en matière de substitution des biosimilaires ?

La décision médicale et le consentement du patient sont essentiels. Le choix de la prescription, l’interchangeabilité du traitement relèvent du ressort du prescripteur. En revanche, les questions des patients sont légitimes et exigent des réponses claires. Nous ne rejoignons pas ceux qui appellent à une substitution intégrale à l’image de ce qui s’est réalisé pour les génériques. D’autant que le dispositif actuel est efficace. Si l’on prend l’exemple du trastuzumab, le taux de substitution dépasse 91% en un an. Sur des produits bien installés en ville, on atteint les mêmes niveaux. Il n’y a donc pas de problème particulier qui nécessiterait un changement des règles du jeu.

* directeur du portefeuille biosimilaires-Pfizer oncologie.


Source : Décision Santé: 318