Les lésions cutanées concernent 60 à 85 % des usagers de drogue. Parmi celles-ci, les ulcères aigus ou chroniques, dont les localisations sont volontiers atypiques du fait des injections à des endroits variés.
Les plaies aiguës sont le plus souvent nécrotiques, de taille variable, et situées en regard ou en aval du site d’injection. Ces lésions surviennent généralement dans les heures qui suivent l’injection, fréquemment associées à une symptomatologie ischémique – douleur intense, froideur cutanée, œdème, cyanose. Elles peuvent relever de la toxicité tissulaire directe des agents servant à « couper » la drogue ou de leur embolisation, mais aussi des caractéristiques vaso-actives de certaines substances (par exemple la cocaïne a un effet vasoconstricteur et thrombotique important), avec un risque de thrombose ou de vasospasme, et un risque de nécrose distale lorsque l’injection est faite, délibérément ou non, en intra-artériel. Plus récemment, des cas de vascularites ont été décrits après sniff de cocaïne.
« En dehors de ces plaies aiguës qui peuvent se chroniciser, deux types d’ulcères chroniques peuvent compliquer une toxicomanie : les ulcères de jambe associés à une insuffisance veino-lymphatique et les ulcères nécrotiques des extrémités développés sur une artérite distale », détaille le Dr Hélène Martin, dermatologue (Thionville). Les premiers sont liés à la toxicomanie intraveineuse, les injections à répétition provoquant des microtraumatismes à l’origine d’altérations du réseau veino-lymphatique. Le cannabis est le principal pourvoyeur du second type d’ulcère chronique en raison de ses propriétés vasoconstrictrices, thrombogènes et inflammatoires. Ces plaies se compliquent volontiers d’infections cutanées augmentant la morbimortalité dans une population peu compliante à la prise en charge médicale.
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