Sclérose en plaques

Trois nouveaux traitements attendus d’ici à la fin de l’année

Publié le 30/06/2014
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Crédit photo : PHANIE

Le léflunomide (Arava) est utilisé dans la polyarthrite rhumatoïde depuis plus d’une vingtaine d’années et le tériflunomide est l’un de ses métabolites. « Le principe de ce médicament est de bloquer une voie enzymatique du lymphocyte pour le rendre inactif. Cela modifie donc peu le nombre de lymphocytes, mais juste leur activité » précise le Dr Papeix. Avec une réduction du taux annualisé de poussées de 31,5 % par rapport au placebo, le tériflunomide est indiqué en première intention. Avantage : il se prend par voie orale en une prise unique quotidienne. Il peut être utilisé tant qu’il est efficace et bien toléré. Car outre des diarrhées et des troubles digestifs, le risque majeur est la cytolyse hépatique. Aussi, une surveillance rapprochée des ALAT s’impose : en cas de taux retrouvé à trois fois la normale ou plus, ce qui arrive dans 15 % des cas, il y a obligation d’interrompre le traitement. Autre effet secondaire majeur de ce traitement : sa tératogénécité chez l’animal. Strictement contre-indiqué en cas de grossesse, il ne peut être prescrit chez la femme en âge de procréer, que sous contraception stricte. En outre, comme on peut retrouver des traces de ce traitement jusqu’à deux ans après son interruption, il existe une procédure accélérée mais contraignante d’élimination de la molécule, en cas de désir de grossesse.

Le diméthylfumarate per os et l’alemtuzumab en alternative

Le diméthylfumarate était déjà utilisé en crème dans certains pays européens (Fumaderm), pour le psoriasis. Dans la SEP, il se prend par voie orale (un comprimé le matin, un le soir au cours des repas) et a également prouvé son efficacité sur la prévention des rechutes, avec un taux d’efficacité de 49 % à 2 ans. Le diméthylfumarate présente deux effets secondaires principaux : la survenue d’un flush au moment de la prise et ce qui est plus gênant, des troubles digestifs à type de nausées, diarrhées, douleurs abdominales, surtout présents durant le premier mois et à l’origine de 4 % des arrêts de traitement. Il n’a pas été démontré de tératogénécité animale. Une surveillance hépatique et rénale est de mise, mais elle n’est pas aussi rapprochée que sous tériflunomide.

Quant à l’alemtuzumab réservé aux formes actives de SEP, il s’agit d’un anticorps monoclonal qui agit sur les récepteurs des lymphocytes B et T et créé une immunosuppression lymphocytaire importante. En outre, son action est très prolongée : il se donne donc par perfusion, cinq jours d’affilée, le second cycle de perfusion ne se faisant qu’un an plus tard. Après ces deux cycles, s’il devait y avoir une nouvelle poussée, la question de faire un troisième cycle se pose. Ce traitement entraîne une réduction du taux de poussées de 55 % par rapport aux interférons. Ses principaux effets secondaires étant la survenue d’une thyroïdite auto immune dans près de 30 % des cas dans les 3 ans suivant l’injection, une thrombocytopénie essentielle dans 1,3 % des cas et une néphropathie dans 0,3 % des cas, le suivi des paramètres immunologiques, sanguins et des hormones thyroïdiennes, est indispensable pendant plusieurs années…

D’après un entretien avec le Dr Caroline Papeix, CHU La Pitié-Salpêtrière, Paris.

Dr Nathalie Szapiro

Source : Bilan spécialistes