ODYSSEY Alternative

Un anti-PCSK9 chez les intolérants aux statines

Publié le 26/01/2015
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L’étude ODYSSEY Alternative a été un essai thérapeutique contrôlé, multicentrique, international et conduit en double aveugle contre placebo.

Son objectif principal était d’évaluer les modifications relatives du LDL à 24 semaines observées sous un traitement par un anti-PCSK9 injectable, l’alirocumab et sous ézétimibe, chez des patients intolérants aux statines. Les patients inclus devaient donc avoir un antécédent d’intolérance aux statines qui a été définie par l’incapacité à tolérer pour des raisons musculaires, au moins deux statines différentes, en incluant au moins une à faible dose.

Ils devaient avoir un LDL au moins égal à 0,70 g/l s’ils étaient à très haut risque ou à 1,00 g/l s’ils avaient un risque modéré à élevé.

L’alirocumab était prescrit à une dose comprise entre 75 et 150 mg en injection sous-cutanée tous les 15 jours et l’ézétimibe à 10 mg par jour par voie orale. Particularité de l’étude, il y a eu un troisième groupe servant de contrôle pour la sécurité qui devait recevoir de l’atorvastatine à 20 mg par jour par voie orale. Les patients des trois groupes recevaient chacun l’équivalent placebo des autres traitements évalués.

Une baisse du LDL et… une bonne tolérance de la statine

L’étude a inclus 126 patients dans le groupe alirocumab, 125 dans le groupe ézétimibe et 63 dans le groupe atorvastatine. À l’inclusion, le LDL était en moyenne à 1,9 g/l.

Au terme des 24 semaines de suivi, et par rapport à l’état de base, le LDL a diminué en moyenne de 45 % sous alirocumab et de 14,6 % sous ézétimibe.

Les taux d’effets adverses attribués aux traitements ont été de 11,1 % sous atorvastatine, de 8,1 % sous ézétimibe et de 9,5 % sous alirocumab.

Les taux de myalgies ont été de 27,0 % sous atorvastatine, de 23,4 % sous ézétimibe et de 24,6 % sous alirocumab, et ceux de troubles musculosquelettiques ont été respectivement de 46,0 % (HR par rapport à l’alirocumab : 1,63 ; IC 95 % : 1,01-2,62), de 41,1 % (HR par rapport à l’alirocumab : 1,41 ; IC 95 % : 0,94-2,13) et de 32,5 %.

Le développement des anti-PCSK9 se poursuit et les résultats observés dans ODYSSEY Alternative avec l’alirocumab sont du même ordre que ceux observés avec l’évolocumab chez des patients intolérants aux statines dans les études GAUSS 1 et 2 qui comprenaient aussi un groupe recevant de l’ézétimibe.

L’intérêt particulier de l’étude ODYSSEY Alternative est d’avoir inclus un groupe recevant de nouveau une statine à dose moyenne, alors que ces patients avaient déjà mal toléré par deux fois une satine dont une fois à dose faible. Et surprise, seul un quart de ces patients a eu des myalgies à 24 semaines en reprenant, sans le savoir, une statine. Ceci rend compte de la possibilité d’essayer de nouveau une statine chez des patients qui se disent « intolérants aux statines ».

Dunkerque
Dr François Diévart

Source : Congrès spécialiste