Assises du Plan national Maladies dégénératives

Un bilan d’étape satisfaisant mais des efforts à poursuivre

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Publié le 12/10/2017
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sep et généraliste

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Crédit photo : PHANIE

« Dhune, explique le Pr Olivier Blin, celui qui en est à l’initiative et qui le coordonne aujourd’hui, répond à une volonté collective de structurer de manière collaborative sur la région Aix-Marseille l’ensemble des forces pour répondre au défi des maladies neurodégénératives et du vieillissement en ce XXIe siècle. La seule possibilité réaliste pour arriver à des résultats à court terme est d’associer quatre piliers : le soin et prise en charge, la recherche, la formation, et la valorisation socio-économique. On pense avant tout au patient, aux familles, aux aidants et à la société. »

Cette unité d’excellence, qui rassemble les meilleures équipes de 4 institutions, l’université Aix Marseille, l’APHM, l’INSERM et le CNRS dans de nombreux domaines, propose un programme sur 5 ans et fait partie des 7 centres français à avoir été labellisé par AVIESAN (Alliance nationale pour les sciences de la Vie et de la Santé) et comme centre d’excellence au sein du réseau « Centres of Excellence in Neurodegeneration » (CoEN) en Europe et au Canada. Il s’inscrit dans le plan national français 2014-2019 contre les maladies dégénératives.

Redonner la place aux généralistes

Ce bilan d’étape après deux ans d’existence a permis de faire le point sur les recherches et les projets en cours. « Nous sommes satisfaits, souligne le Pr Blin, car dès la deuxième année, nous avons atteint 92 % des objectifs fixés. Nous avons publié 250 articles de très haut niveau dans les revues scientifiques de renom. Nous travaillons aussi sur la communication pour donner une meilleure visibilité aux programmes en cours. La labellisation nous permet de répondre aux appels d’offres internationaux également. Cette année on a eu une recherche hospitalo universitaire, un projet à 181 millions d’euros pour travailler sur la modélisation du cerveau. » Pour tous ces chercheurs, l’essentiel se construit autour du mieux-être du patient et de son environnement. Avec comme objectif d’optimiser le diagnostic clinique pour améliorer la prise en charge et l’organisation des soins. Et là aussi il faut être inventif pour redessiner le circuit des patients de manière efficace.

« Nous travaillons en collaboration pour cette question avec l’ARS, en travaillant avec la E santé. C’est ce qu’on a vu notamment sur la sclérose en plaques. C’est le rôle du médecin généraliste de guider le patient mais avec les nouvelles modalités de prise en charge et les nouveaux traitements, au nombre de 16 aujourd’hui, ils ne peuvent pas tout savoir. Là ils ont un système de recours où par internet, ils peuvent avoir un contact avec un spécialiste qui peut les aider à mieux prendre en charge leur patient », souligne le Pr Blin.

D’autres spécialistes peuvent aussi proposer avec leurs équipes des conférences pour répondre aux questions concrètes. Si toutes ces avancées sont louables, d’autres efforts sont à poursuivre. « On a encore des progrès à faire dans les sciences humaines et sociales, de plus en plus important, explique encore le pharmacologue. On a vu l’importance de bien expliquer les choses par exemple dans le lévothyrox. Et puis nous avons un gros effort à faire pour soumettre les projets et dossiers à l’Europe. L’enjeu majeur c’est de redonner la place à la France dans le domaine des neurosciences. »

Hélène Foxonet

Source : Le Quotidien du médecin: 9609