UN DISPOSITIF permettant d'éliminer les prions des culots globulaires vient d'être approuvé par les autorités européennes. Il devrait être utilisé au Royaume-Uni et en Irlande dès l'été prochain.
S'il ne fait plus aucun doute que le prion responsable du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob est transmissible par le sang, il n'existe encore aucun test permettant de déceler l'agent infectieux dans les produits destinés à la transfusion. Certaines mesures, telles que l'exclusion des donneurs présentant un risque important d'avoir été contaminé par voie alimentaire et la déleucocytation des échantillons de sang recueillis, ont été mises en place afin de réduire la probabilité de transmission de prions au cours des transfusions. Mais ces stratégies sont loin d'être suffisantes : la déleucocytation ne réduit que de 42 à 72 % l'infectivité des échantillons de sang contaminé et certains auteurs estiment que près de 4 000 Européens pourraient être des porteurs encore asymptomatiques de l'agent infectieux non conventionnel.
Eliminer la totalité du risque infectieux.
Le système de filtration sur le point d'être commercialisé semble quant à lui éliminer la totalité du risque infectieux. Ce filtre, baptisé P-Capt pour « Prion capture filter », a été développé par des chercheurs canadiens, en collaboration avec plusieurs équipes de recherche académique américaines. Il est composé d'une résine qui possède une forte affinité pour les prions. Sa structure permet d'effectuer une filtration rapide des culots globulaires, sans altérer la qualité du produit sanguin.
L'intérêt du système avait déjà été démontré dans le modèle du hamster (voir « le Quotidien » du 9 janvier 2007). Des résultats complémentaires, présentés récemment au congrès national de l'American Chemical Society, attestent désormais de l'efficacité et de la sûreté du dispositif lorsqu'il est utilisé pour traiter du sang humain.
Patrick Gurgel et ses collègues comptent poursuivre leurs travaux afin d'adapter leur système à la purification d'autres produits sanguins, en particulier le plasma et ses protéines. Des filtres du même type permettant l'élimination d'autres agents infectieux pourraient également être prochainement développés par l'équipe.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature