Assistante en dermatologie

Un nouveau métier est en train de se créer

Publié le 15/03/2012
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Crédit photo : PHANIE

« LE MÉTIER D’ASSISTANTE en dermatologie est en cours de création, c’est un des projet que nous avons mené au sein du Conseil de coordination de la dermatologie. La validation de la profession a été acceptée en commission nationale paritaire par les centrales syndicales patronales et salariées. Et le dossier de la formation est en voie de finalisation », explique le Dr Luc Sulimovic, président du Syndicat des dermatologues vénéréologues.

La création de ce métier correspond, selon lui, à un besoin exprimé par les dermatologues de ville. « Il semble nécessaire de réguler une activité qui, aujourd’hui, existe déjà, mais de manière tout à fait insatisfaisante, indique-t-il. Actuellement, en effet, un certain nombre de secrétaires médicales ou de personnels exercent diverses tâches dans des cabinets de dermatologie avec des formations fragmentaires et non reconnues officiellement par le monde du travail. C’est une situation qui n’est pas saine. Il faut que ces personnes puissent travailler dans des conditions de sécurité optimales. C’est une garantie pour elles, pour les patients et pour les dermatologues. En cas de litige, ces derniers doivent pouvoir prouver à leur assurance qu’ils disposent d’assistantes ayant toutes les compétences requises », indique le Dr Sulimovic, en ajoutant que l’objectif est de mettre en place un « enseignement de qualité sécuritaire pour les patients » validé et reconnu par la profession et tenant compte de ses besoins. « Les assistantes déjà en poste dans des cabinets de dermatologie devraient pouvoir obtenir une validation des acquis de l’expérience (VAE) en passant devant un jury qui déterminera si un complément de formation leur est nécessaire ou non », indique le Dr Sulimovic.

La totalité de la formation destinée aux assistantes en dermatologie se déroulera sur deux années. La première sera constituée d’un tronc commun de secrétariat médical. « La deuxième sera axée sur un enseignement spécifique orienté vers la dermatologie. L’objectif est de former des personnels très polyvalents car l’exercice de la dermatologie repose sur un large éventail de compétences. Il faut que les assistantes, une fois leur diplôme acquis, puissent travailler dans n’importe quel cabinet de dermatologie quelle que soit son orientation d’exercice », indique le Dr Sulimovic, en précisant que cette formation permettra à l’assistante d’apporter une aide en matière de dermatologie chirurgicale comprenant la gestion du matériel et l’assistance pour les interventions. L’assistante en dermatologie pourra aussi apporter une aide pour la photothérapie (UVA-UVB, photothérapie dynamique) ou les lasers ou autres appareils à rayonnements électromagnétiques. « Elle pourra participer à la mise en fonction et à l’utilisation de ces matériels. Mais ce n’est bien sûr pas l’assistante qui va poser les indications ni les dosages. Tout cela restera sous la responsabilité du dermatologue. Il en sera de même pour le laser. La formation donnera à l’assistante toutes les compétences pour faire respecter les consignes de sécurité et assurer le fonctionnement de la machine, mais sans aller au-delà », indique le Dr Sulimovic.

Faciliter l’exercice des dermatologues.

Ce dernier tient à insister sur un point important : cette formation vise à rendre possible la délégation de certaines tâches, mais en aucun cas, il ne s’agit de s’orienter vers une délégation de compétences. « Ces assistantes ne pourront exercer que dans un cabinet de dermatologie et dans l’environnement immédiat du dermatologue et sous sa responsabilité. Elle pourra l’aider dans son exercice mais en aucun cas le remplacer. Il n’est pas question de créer une profession qui pourra ensuite s’autonomiser et réaliser des tâches aujourd’hui assumées uniquement par des médecins. L’objectif n’est pas de créer des sous-dermatologues, mais de faciliter l’exercice des dermatologues », indique le Dr Sulimovic.

D’après un entretien avec Dr Luc Sulimovic, président du Syndicat des dermatologues vénéréologues.

 ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes