EDITORIAL

Un numéro spécial !

Publié le 27/06/2012
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Un numéro spécial, ô combien ! Scindé qu’il est entre l’organisation de la cancérologie, le troisième plan Cancer déjà annoncé, la création d’ensembles lourds de recherche de transfert clinique et de formation, PACRI en Ile-de-France et CAPTOR dans la région toulousaine, tous deux de dimension internationale et aptes à cristalliser rapidement les initiatives et innovations, les engagements de l’INCa et de sa présidente, le Pr Agnès Buzyn, les nouvelles orientations de la Ligue et de sa présidente, le Pr Jacqueline Godet, qui souligne le rôle de fédération que celle-ci joue avec une forte insertion en recherches, mais aussi dans la sensibilisation aux grandes actions de santé publique, notamment de dépistage. Tous convergent vers le troisième plan cancer qui devra harmoniser des structures de taille et de fonction très différentes et faire triompher l’idéologie de l’excellence et sa diffusion. Certaines inégalités – discutables ou non – fermant à certains spécialistes non détenteurs d’un DESC le traitement médical des cancers relevant de leur spécialité devraient être corrigées par le décret du 27 janvier 2012 permettant aux spécialistes d’organes d’obtenir un DESC de cancérologie par une validation des acquis de l’expérience. L’annonce de l’intention du gouvernement de mettre un terme à la politique de convergence tarifaire est également le garant de l’innovation réalisée par les hôpitaux publics et les PSPH.

Les tumeurs rares sont sans doute celles qui ont le plus gagné du regroupement des centres d’excellence. C’est le cas des tumeurs neuroendocrines digestives, et singulièrement pancréatiques, dont l’exploration et les options thérapeutiques se sont affinées en quelques années.

En même temps, des progrès majeurs ont été apportés au diagnostic et au pronostic par l’étude moléculaire des anomalies génétiques acquises des cellules tumorales et les promesses du séquençage de prochaine génération. La caractérisation de toutes les anomalies moléculaires, les études biomathématiques permettant de les classer doivent contribuer à une étape thérapeutique de plus qui serait la coadministration simultanée ou séquentielle d’agents ciblés suggérés par ces études. Les cancers bronchiques sont sûrement ceux qui ont le plus bénéficié de ce génotypage encore à bas débit et leur traitement est efficacement piloté à partir des anomalies détectées. La diversification et la précision des techniques d’imagerie mammaire capables d’identifier des tumeurs millimétriques, mais aussi le risque de surtraitement sont soulignés par le Dr Corinne Balleyguier.

Bref, innovation maîtrisée, équité dans l’accès aux soins, renforcement des groupes coopérateurs, de la recherche : tous les ingrédients du troisième plan Cancer sont présents.


Source : Bilan spécialistes