Infarctus et conditions climatiques

Un surrisque en dessous de 0°

Publié le 02/11/2015
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Cette étude rétrospective a analysé les conditions climatiques (température la plus haute, température la plus basse, température moyenne et chutes de neige) dans lesquelles sont survenus tous les STEMI enregistrés entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2014, en prenant en compte pour chaque variable le jour de l’événement, la veille et les deux jours précédents.

Durant cette période de six années 1 817 STEMI ont été enregistrés. L’analyse des données climatiques indique une corrélation étroite entre le froid et la survenue de STEMI. Ainsi durant les jours où la température chutait en dessous de zéro degré le taux de STEMI était de 0,94/j contre 0,79/j quand la température était positive. En dépit de variations d’une année sur l’autre, il existe une relation linéaire entre le taux moyen de STEMI et la température (p ‹ 0,001). La température enregistrée la veille de l’événement ou les deux jours précédents était également prédictive (p ‹ 0,001). Le risque est corrélé à l’intensité du froid, augmentant de 0,7 % pour chaque baisse de température de 1 degré (p ‹ 0,001). Après ajustement sur la température, les chutes de neige apparaissent n’avoir aucun impact sur le risque de STEMI. Quant aux températures élevées enregistrées en été dans la ville de Winnipeg, elles ne majorent pas non plus le risque de STEMI.

Ces résultats qui indiquent une association claire entre les températures relevées et le risque de STEMI, avec une prévisibilité dans les un à deux jours précédents, plaident, soulignent les auteurs, pour une sensibilisation du public et une organisation adaptée des soins pour répondre à l’augmentation saisonnière de l’incidence des STEMI.

Liu S et al. Abstract 4194
Dr Hélène Collignon

Source : Congrès spécialiste