«NI LE RITUEL “comment allez-vous ?” , ni la mesure du débit de pointe à un instant “t” ne permettent une évaluation correcte du bon contrôle de la maladie les semaines qui précèdent la consultation», souligne le Pr Daniel Vervloet (pneumologue, Marseille). En effet, la notion de contrôle de l’asthme a été définie et proposée par les recommandations de l’Anaes (septembre 2004). Le contrôle apprécie l’activité de la maladie sur quelques semaines (de 1 à 12) ; il est évalué sur les événements respiratoires, cliniques et fonctionnels, et sur leur retentissement. De même, les recommandations GINA (Global INitiative for Asthme), mises à jour en novembre 2006, placent le contrôle de l’asthme au coeur de la prise en charge thérapeutique, l’évaluation de la sévérité (critère largement mis en avant dans les recommandations plus anciennes) devant être prise en compte lors de l’instauration d’un traitement de fond.
Les paramètres entrant en compte dans le contrôle de l’asthme sont nombreux ; ce sont : la fréquence et l’intensité des symptômes diurnes et nocturnes, la gêne au cours des activités physiques, la fréquence des exacerbations, l’absentéisme professionnel ou scolaire, l’utilisation de bêta 2-mimétiques d’action rapide, mais aussi les valeurs du Vems (volume expiratoire maximal en une seconde) ou du DEP (débit expiratoire de pointe) et les variations nycthémérales du DEP.
Or ni le patient ni le médecin ne sont capables d’apprécier «intuitivement» la qualité du contrôle de l’asthme. D’après l’étude ER’ASTHME (novembre 2005) portant sur 16 850 asthmatiques consultant en médecine générale, 72 % des patients ont un asthme non contrôlé et paradoxalement seulement 47 % répondent qu’ils vont «moyennement bien», voire «mal», à la question «Comment va votre asthme?».«Ce décalage montre bien que cette question est insuffisante pour évaluer le contrôle de la maladie et qu’il faut aller plus loin dans l’interrogatoire de l’asthmatique, souligne le Dr Nicolas Roche (pneumologue, Paris). D’où la nécessité de disposer d’un test simple à utiliser, fiable, reproductible et validé pour évaluer la qualité du contrôle de l’asthme de nos patients. »
Le test de contrôle de l’asthme.
Parmi les outils accessibles aux professionnels de santé, l’ACT (Asthma Control Test), mis à la disposition des médecins généralistes et spécialistes par le Laboratoire GSK, a le mérite d’être simple, facile à utiliser et validé.
L’ACT, développé par l’équipe américaine du Dr Nathan, a fait l’objet d’un processus de validation en trois étapes. La première étape a permis d’identifier vingt-deux critères liés au contrôle de l’asthme, puis, par régression statistique, de définir cinq items pertinents cliniquement. Le test consiste à poser cinq questions au patient qui répond à chacune d’elles par un chiffre de 1 à 5 (voir encadré). La deuxième étape a permis de valider cliniquement le test, en croisant les scores obtenus, l’avis du pneumologue et les résultats du Vems. Enfin, la troisième étape a validé le test dans le cadre d’un suivi longitudinal ; elle a montré qu’il existe une bonne corrélation entre la variation moyenne du score ACT et l’avis du spécialiste entre deux visites espacées de 4 à 12 semaines. Ainsi, on peut affirmer que l’ACT est un test reproductible et sensible au changement.
Enfin, l’ACT développé initialement en anglais a fait l’objet d’un processus de validation linguistique en six étapes, réalisé par le Mapi Research Institute, qui a abouti à la validation de la version française.
«Je demande au patient de remplir ce test pendant la consultation ou avant de venir, explique le Dr Christophe Beaurain (généraliste à Lambersart). Non seulement je regarde le score obtenu –jusqu’à 19 le contrôle est insuffisant, à partir de 20, il est acceptable–, mais surtout j’engage le dialogue avec le patient en commentant les réponses à chaque question. Je peux lui expliquer les enjeux d’un bon contrôle et lui donner un objectif précis d’amélioration entre deux visites.»
Conférence de presse organisée par le Laboratoire GSK.
Le questionnaire ACT est remis par les visiteurs médicaux du Laboratoire GSK ; il peut être téléchargé sur le site www.gsk.fr et il est disponible sur demande auprès du département d’information et d’accueil médical au 01.39.17.84.44.
Le test ACT en pratique
Le test ACT est constitué de cinq questions posées au patient de plus de 12 ans, portant sur les quatre dernières semaines :
– votre asthme vous a-t-il gêné(e) dans vos activités, au travail, à l’école/université ou chez vous ?
– avez-vous été essoufflé(e) ?
– les symptômes de l’asthme (sifflements dans la poitrine, toux, essoufflement, oppression ou douleur dans la poitrine) vous ont-ils réveillé(e) la nuit ou plus tôt que d’habitude le matin ?
– avez-vous utilisé votre inhalateur de secours ou pris un traitement par nébulisation (par exemple salbutamol ou terbutaline) ?
– comment évalueriez-vous votre asthme ?
Le patient cote chaque question de 1 à 5 et obtient ainsi un score de 5 à 25. Plus le score est bas, moins l’asthme est contrôlé. Vingt est la valeur seuil entre un asthme contrôlé et un asthme non contrôlé ; ce seuil doit être modulé en fonction des réponses aux différentes questions et selon l’avis du médecin.
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