Après la myélotoxicité, les complications neurologiques sont la deuxième cause de toxicité des traitements anticancéreux, avec une incidence globale d’environ 38 % et même près de 90 % sous oxaliplatine. (1)
Elles peuvent s'observer au cours du parcours thérapeutique et persister après la fin de l'administration de la chimiothérapie. Leur diagnostic et prise en charge précoce sont indispensables pour réduire les conséquences à long terme et améliorer la qualité de vie des patients.
La neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie (NPIC) entraîne des déficits neurologiques et des douleurs justifiant souvent de réduire la posologie des traitements anti-cancéreux. L'oncologue va estimer le rapport bénéfice-risque à la poursuite du traitement au regard des évènements secondaires associés à la toxicité de cette chimiothérapie.
L'étude pilote conduite par J. Rossignol B. Cozzi (2) avait pour but d'évaluer l'effet de la crème d’amitriptyline à 10 % (ATX01) sur la NPIC. Un total de 44 patients atteints de tumeurs hématologiques ou solides ont été inclus. Le bortézomib et l'oxaliplatine étaient les chimiothérapies les plus couramment utilisées.
La crème d'amitriptyline à 10 % était appliquée deux fois par jour. L'intensité de la douleur était évaluée selon une échelle à 1, 2 et 4 semaines puis mensuellement jusqu'à 12 mois. Le critère principal de jugement était la variation du score médian de la douleur en comparaison au score initial.
La diminution était précoce et significative passant de 7 en début de traitement à 2 après administration du traitement topique, notable dès la première semaine. La chimiothérapie, lorsqu’elle avait été interrompue, a pu être reprise grâce à l'application de la crème. Il est important de souligner que les évènements secondaires associés à la prise d’amitriptyline par voie orale n'ont pas été observés.
Ainsi, l'amitriptyline en topique à 10 % semble être une bonne alternative de première intention dans le traitement de la NPIC, permettant de poursuivre la chimiothérapie à dose efficace.
AlgoTherapeutix poursuit les travaux de développement afin que cette option thérapeutique puisse rapidement être le traitement de référence des douleurs neuropathiques induites par la chimiothérapie.
(1) Front Pharmacol 2017;8:86
(2) Support Care Cancer 2019, doi: 10.1007/s00520-018-4618-y
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