L E Dr Maksymowicz a attendu quatre ans, prisonnière des parloirs, la libération de son mari incarcéré. Un « voyage hors du temps » dont elle témoigne au nom des conjoints de détenus, dans un livre intitulé « Femmes du parloir »*.
L'emprisonnement d'un proche ou d'un mari constitue aussi une forme d'enfermement pour ceux qui restent dehors. Les parloirs, et les toutes récentes et fort rares unités de vie familiale, ces territoires où la liberté se lit dans les regards, ne sont que des morceaux de prison. « Je devenais sa femme par délégation, par compensation (...) ses yeux sur le monde », écrit Duska Maksymowicz.
Hier docteur en médecine, aujourd'hui écrivain public, Duska Maksymowicz signe un réquisitoire contre l'institution carcérale. « On se sert de nous (la famille), bien trop souvent, pour alourdir la punition du condamné », dénonce-t-elle.
Pour Micha, un DPS (détenu particulièrement surveillé), muet en raison d'un cancer du larynx, avec qui elle s'est mariée derrière les barreaux, elle a vécu du dehors, pendant quatre années, ce que lui a souffert à l'intérieur. Ex-épouse de médecin, elle est devenue « femme de taulard. Femme de cafard. Femme d'espoir ».
Au commencement, Duska Maksymowicz était visiteuse de prison. Elle venait de passer un DEA de droit pénal et de sciences criminelles. Et puis elle a aimé un condamné à perpétuité, qui a finalement pu être libéré.
* Edit. L'Esprit Frappeur (tél. 01.40.09.69.75).
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