L’expression « lâcher prise » est à la mode en ces temps de crise et de confusions… Mais que faut-il « lâcher » au juste ? Son travail ? Sa vie familiale ? Sa ville polluée ? Michel, quinquagénaire en proie à un spleen soudain (Bruno Podalydès), décide de plaquer son travail de graphiste, avec l’accord bienveillant de sa femme (Sandrine Kiberlain). Muni de son petit manuel de survie, réveillant l’ancien boy-scout qui sommeille en lui, il part à l’aventure en kayak sur une rivière, durant la petite semaine de répit qu’il s’accorde pour faire le point. En chemin, il croisera l’appétissante patronne d’une guinguette (Agnès Jaoui, magnifique) ainsi que quelques personnages pittoresques (dont une jolie routarde) qui surgissent à mesure qu’il avance dans cette douce échappée belle…
Il y a du Renoir (père et fils) dans cette « partie de campagne » ensoleillée, au fil de l’eau, où on se laisse aller « comme un bouchon qui flotte » (grand précepte de Renoir le peintre). La ballade est ponctuée de chansons mélancoliques (Comme un avion sans aile, de Charlélie Couture – faut-il entendre « sans elle » ? - mais aussi Le Temps de vivre, de Georges Moustaki). On se sent bien, on s’amuse, car le héros, chez qui on sent de réels tourments existentiels a l’élégance de les dissimuler sous une drôlerie qui flirte avec la malice d’un Jacques Tati. Pour ce genre de film dont on sort régénéré, les Américains ont une expression : le « feel good movie ». On ne saurait mieux définir le film de Bruno Podalydès, la plus belle des invitations au voyage de ce début d’été.
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