La Société française de cardiologie

Une octogénaire en pleine forme

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Publié le 16/06/2016
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Crédit photo : PHANIE

« La Société française de cardiologie est une vieille dame de 80 ans… mais toujours en excellente forme », constate son actuel président, le Pr Jean-Yves Le Heuzey (HEGP, Paris). C’est en effet en 1937 que la société savante a été créée par Charles Laubry. Un 80e anniversaire qui sera célébré lors des prochaines Journées européennes de la SFC, en janvier 2017 à Paris. « La célébration sera modeste car nous n’avons de budget énorme à consacrer à cet événement. Mais nous allons bien sûr marquer le coup avec notamment la publication d’un livre sur l’histoire de la SFC rédigé par notre collègue Jean-Jacques Monsuez qui connaît bien le sujet », précise le Pr Le Heuzey.

Plus de 8 000 participants aux JESFC

Comme chaque année, les Journées européennes de la SFC devraient faire le plein. « Ce congrès est désormais un rendez-vous incontournable puisqu’il rassemble plus de 8 000 participants. Il est aujourd’hui le deuxième congrès européen de cardiologie derrière l’ESC et nous comptons développer son audience, notamment en lui donnant une dimension encore plus internationale, en faisant venir des cardiologues au-delà de la sphère francophone. Certes, le français reste la langue de référence des Journées européennes. Mais tous les orateurs ont l’obligation de présenter leurs diapos en anglais, ce qui permet à des cardiologues non francophones de suivre et de participer aux débats », explique le président de la SFC. Cette volonté d’internationalisation pourrait entraîner un changement de nom du congrès. « Je souhaiterais qu’il puisse s’appeler les Internationaux de France de la cardiologie pour bien marquer notre intention d’ouvrir un peu les frontières », indique le Pr Le Heuzey.

Dans la droite ligne de ses prédécesseurs, ce dernier compte aussi maintenir une politique très volontariste vis-à-vis des jeunes cardiologues. « On sait que c’est souvent très difficile pour eux de venir assister à ce type de congrès car, au quotidien, ils sont submergés de tâches de plus en plus lourdes et complexes. Et nous faisons donc des efforts pour que les jeunes cardiologues soient les plus nombreux possible aux Journées européennes. Le groupe des jeunes cardiologues en formation a, durant le congrès, le droit à la parole dans toutes les thématiques », souligne le Pr Le Heuzey, en ajoutant que ces jeunes confrères sont un « aiguillon indispensable et stimulant ».

Une vingtaine de registres

 Sinon, le président tient aussi à mettre en avant l’activité importante de la SFC dans l’animation de registres. « Nous en avons actuellement une vingtaine dans toutes les pathologies cardiaques. Il s’agit de registres de collections mais aussi de suivi, en général à deux ans. C’est un travail important qui mobilise beaucoup de temps et de personnes. Et tout cela de manière bénévole, ce qui rend parfois difficile une collecte exhaustive des données », souligne le Pr Le Heuzey, qui, l’an passé, a présenté au congrès de l’ESC de Londres les résultats d’un registre sur les stimulateurs de resynchronisation (avec ou sans défibrillateurs). « Mais nous avons aussi des registres très importants sur l’infarctus, l’insuffisance cardiaque ou le TAVI, qui sont publiés dans des revues de haut niveau », souligne le Pr Le Heuzey.

Actuellement, la SFC conduit aussi une douzaine d’études randomisées dont elle est la promotrice. « Nous sommes une des rares sociétés savantes à faire ce genre de travail. Il ne s’agit pas d’études sur des choix thérapeutiques majeurs mais des études de stratégie très utiles que ne font ni les industriels ni les pouvoirs publics », souligne le président de la SFC.

D’après un entretien avec le Pr Le Heuzey (HEGP, Paris), président de la Société française de cardiologie (SFC)

Antoine Dalat

Source : Bilan Spécialiste