rTMS

Une option dans la schizophrénie

Publié le 17/12/2015
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Séance de rTMS, hôpital Le Vinatier

Séance de rTMS, hôpital Le Vinatier
Crédit photo : DR

Malgré un traitement antipsychotique bien conduit, 10 à 30 % des patients souffrant de schizophrénie ne répondent pas, et 30 % supplémentaires présentent des symptômes résiduels invalidants tels que des hallucinations auditives ou des symptômes négatifs. Dans ce contexte, la stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) est une technique de neuromodulation non invasive en plein essor depuis une vingtaine d’années. Au moyen d’un champ magnétique appliqué sur certaines zones corticales, la rTMS permet de moduler des réseaux neuronaux (figure 1), induisant, en fonction des paramètres de stimulation utilisés, un effet facilitateur ou inhibiteur (modification durable de l’excitabilité neuronale et du flux sanguin cérébral localement et à distance).

Sur le plan thérapeutique, la rTMS a montré une efficacité comparable aux antidépresseurs dans la dépression par stimulation du cortex dorsolatéral préfrontal (1). L’identification de zones cérébrales dysfonctionnelles en neuro-imagerie a permis de définir des cibles efficaces dans la schizophrénie. Ainsi, selon les recommandations européennes récentes sur l’utilisation de la rTMS en psychiatrie, une stimulation inhibitrice à basse fréquence au niveau de la jonction temporopariétale gauche permettrait de diminuer les hallucinations acousticoverbales résistantes (1). De plus, la stimulation à haute fréquence du cortex préfrontal dorsolatéral gauche pourrait diminuer significativement les symptômes négatifs, invalidants et peu sensibles aux antipsychotiques (1). Les effets thérapeutiques de ce traitement sont donc encourageants, même s’ils nécessiteraient d’être confirmés par des études incluant de plus grands effectifs (2).

En France, la rTMS est pratiquée dans de nombreux services spécialisés, coordonnés au niveau national par le réseau Stimulation transcrânienne en psychiatrie (STEP), section de l’AFPBN (3). Les protocoles de rTMS s’effectuent en ambulatoire, à raison d’une à deux séances de 20 minutes quotidiennes pendant une à deux semaines. Les effets indésirables possibles sont mineurs (céphalées, douleurs au niveau du scalp). En complément des autres outils thérapeutiques, les patients répondeurs peuvent bénéficier ainsi d’une réelle amélioration de leurs symptômes avec un impact sur leur qualité de vie, via des cures de rTMS répétées.

*Université de Lyon. Centre hospitalier le Vinatier, Bron

**CHU de Lyon. Service de psychiatrie des urgences

(1) Lefaucheur JP et al. Evidence-Based Guidelines on the Therapeutic Use of rTMS. Clin Neurophysiol 2014;125:2150-206

(2) Dougall N et al. TMS for Schizophrenia. Cochrane Database Syst Rev 2015;8

(3) http://www.afpbn.org ; section rTMS

Dr Rémi Moirand*, Pr Emmanuel Poulet**

Source : Bilan spécialiste