Mondial de Football

Vive polémique entre staffs médicaux sur la lombalgie de Ribéry

Publié le 15/06/2014

Susceptibilités d’egos ou querelles de chapelle ? A la veille du premier match de l’équipe de France, la polémique autour de la lombalgie de Franck Ribéry, forfait pour le Mondial-2014, n’a cessé d’enfler durant le week-end. "Franck appartient à un club où le mode de traitement de toutes pathologies, quelles qu'elles soient, se fait à base de piqûres. Il peut y en avoir dix, 20, 25, 40, par pathologie, par année. On aurait pu choisir cette option, ce qu'on n'a pas fait. A un moment, il n'en pouvait plus des piqures, donc, on ne l'a pas fait parce qu'il a peur des piqures", a expliqué jeudi à la presse sportive le médecin des bleus, Franck Le Gall, qui a tenté de remettre sur pied la star durant deux semaines avant que la pièce maîtresse de l'équipe de France ne soit contraint de jeter l'éponge lors d'un dernier test, le 6 juin. Et de rappeler que Ribéry "a enchaîné les pépins physiques. N'oubliez pas non plus qu'il a dû être opéré de la fesse (en février) pour un hématome lié à un traitement subi en club", soulignait-il encore, en référence aux méthodes du médecin du Bayern.

Une mise en cause, que n’a pas du tout appréciée le médecin du Bayern Munich -club de Franck Ribéry- Hans-Wilhelm Müller Wohlfahrt, qui a contre-attaqué vendredi. Le célèbre praticien du Bayern et de l'équipe d'Allemagne s'est fendu d'un communiqué pour se défendre : " Ribéry n'a pas (...) de peur panique des piqûres" mais "a seulement refusé le traitement à la cortisone proposé en France". Selon le Dr Müller-Wohlfahrt, Ribéry est d'ailleurs retourné à Munich après son forfait "pour se faire soigner sans cortisone et sans antidouleurs" et l'attaquant français estimerait "qu'une participation au Mondial aurait été possible s'il s'était fait soigner par lui".

Samedi, l’international Français qui joue au Bayern en a remis une louche dans la polémique. Dans une interview accordée à l'agence sportive allemande SID, Ribéry soutient : "Je n'ai pas peur des piqûres. Mais je ne souhaitais pas me faire injecter de la cortisone par le médecin français. Je sais que ce n'est pas bon", explique Ribéry, en expliquant que sa "carrière va continuer après", une référence aux effets supposés néfastes qu'aurait pu avoir la cortisone. Le N.7 des Bleus et du Bayern se lance ensuite dans une défense des protocoles suivis par le médecin du Bayern Munich, qui est aussi celui de l'équipe d'Allemagne. "C'est injuste, poursuit-il. Je ne peux pas accepter qu'on fasse des reproches au Dr. Müller-Wohlfahrt. Je suis depuis sept ans au Bayern et j'ai une confiance totale en 'Mull', il m'a toujours aidé. Il fait les choses correctement. Sans lui je ne sais pas si je jouerais au football comme je le fais."

Actovegin vs cortisone ?

La différence entre les protocoles en vigueur au Bayern et chez les Bleus est à l'origine de la polémique. Le médecin allemand, devenu au fil des ans celui des plus grands sportifs de la planète -dont la star du sprint, le Jamaïquain Usain Bolt-, a en effet toujours alimenté toutes sortes de fantasmes sur ses pratiques, essentiellement à base d'injections.

Le Dr Müller-Wohlfahrt a tenu à préciser qu'il avait mis à la disposition du médecin de l'équipe de France "tous les documents et analyses" et qu'il avait communiqué par téléphone "son point de vue au sujet des douleurs" de Ribéry. Il a également rappelé que "le traitement aux infiltrations à l'Actovegin" (produit à base de sang de veau déprotéiné), dont il s'est fait une spécialité, est "explicitement autorisé par l'Agence mondiale antidopage".

Ce produit, interdit en France, ne rappelle pas forcément de bons souvenirs aux Bleus. Durant l'Euro-2008, le capitaine Patrick Vieira, blessé à la cuisse gauche et désireux de rejouer le plus rapidement possible, était entré en contact avec le Dr Müller-Wohlfahrt par l'intermédiaire de Willy Sagnol, à l'époque joueur du Bayern Munich. Le médecin lui avait alors proposé de procéder à une piqûre d'Actovégin, ce qu'avait fermement refusé son collègue de l'équipe de France, à l’époque le Dr Jean-Pierre Paclet.


Source : lequotidiendumedecin.fr