Depuis de nombreuses années les étudiants en médecine sont des valeurs d’ajustement pour le fonctionnement des hôpitaux. Bien entendu il est nécessaire, dans le cadre de leur formation, de se confronter à la réalité de leur future pratique dans ces établissements. À ce titre une des unités, pour laquelle les étudiants sont régulièrement affectés, est celle des urgences.
On nous parle d’une fréquentation en hausse exponentielle dans ces structures ; hausse qui génère des délais de prise en charge parfois très très long. J’ai pu être confronté à cette dure réalité en travaillant en tant que vacataire dans un service d’urgence. Cette activité complémentaire, très instructive à titre professionnel mais aussi personnel, m’a permis de voir le travail de fourmi des internes.
Ils travaillent sans relâche, et avec souvent le sourire ; cela alors qu’ils ne prennent pas (ou plutôt n’ont pas) le temps de pouvoir se reposer une seule minute. Ils assurent cette besogne sur des durées parfois énormes, et ils le font sans réellement sourciller ; tout cela pour un salaire dérisoire. De plus, ils doivent souvent affronter la vindicte de certains patients mécontents des retards pris lors de leur prise en charge.
Aussi, lorsque des voix ne cessent de dire que l’État est providentiel à leur égard en leur payant les études, il faudrait voir la réalité en face et féliciter ces jeunes qui s’activent sans compter dans les services d’urgence. Nombreux (la plupart par ailleurs) ne vont pas toucher « la prime COVID » alors que certains administratifs bien sagement protégés chez eux vont pouvoir l’obtenir.
Arrêtons d’être injuste vis-à-vis de nos futurs collègues, et félicitons les, car sans eux notre système de santé s’écroulerait.
« L’individu ne reçoit une dimension humaine que par la reconnaissance d’autrui » Simone de Beauvoir.
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