Les paramédicaux à l'origine du vaste mouvement de grève aux urgences lancé en février 2019, organisés depuis en collectif inter-urgences (CIU), ne sont pas conviés à la concertation du Ségur de la santé, que le gouvernement a débuté lundi 25 mai.
Ce collectif, emmené par le médiatique infirmier Hugo Huon, a reçu ce mercredi le soutien du Parti socialiste, qui fait part de son « incompréhension ». « Depuis plus d’un an, ce collectif est mobilisé pour exiger une amélioration des conditions de travail et de salaire des personnels afin d'assurer une meilleure prise en charge des patients aux urgences et à l’hôpital. Toutes les problématiques qu’il a mises dans le débat public sont au cœur des réflexions sur l’avenir de l’hôpital. Il a été un lanceur d’alerte, il se retrouve sur la sellette. Ce n’est pas juste », argumente le PS. Ce dernier réclame au gouvernement d'intégrer le CIU aux discussions, au principe que « disqualifier ce collectif au motif qu’il aurait une approche sectorielle, c'est mal connaître à la fois les liens tissés par ses membres avec la communauté hospitalière et sa capacité à représenter les personnels soignants et paramédicaux ».
Déséquilibre ?
Le collectif inter-hôpitaux (CIH), fondé à l'automne 2019 par des médecins de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), et qui a, lui, trouvé sa place au sein du comité Ségur national, regrette également l'absence du CIU. « Il y a un déséquilibre (...) dans la représentation des différents professionnels de santé, un faible nombre de représentants de personnels non médicaux et d’associations de patients. Le CIU, à l’origine d’une mobilisation sans précédent, n’est pas représenté », constate le CIH, sans aller plus loin.
Les deux collectifs hospitaliers sont nés de la colère et de la radicalité de nombreux personnels soignants de l'AP-HP face à la dégradation de leurs conditions de travail. Le mouvement de grogne s'est amplifié au cours de 2019 pour s'étendre à tout le territoire. Ni le CIH ni le CIU ne sont issus d'élections professionnelles.