Vous voyez à son domicile une femme de 83 ans vivant seule et présentant des douleurs dorso-lombaires depuis 8 jours. Elle est suivie pour une polyarthrite rhumatoïde depuis 5 ans et est traitée par prednisone 7.5 mg/j. Les douleurs sont survenues brutalement alors qu'elle vidait sa poubelle. Initialement modérées et de caractère mécanique, les dorso-lombalgies sont devenues, depuis la veille, très invalidantes rendant les mouvements dans le lit très difficiles et les transferts impossibles. Compte tenu de son isolement et du handicap fonctionnel, vous décidez de l'hospitaliser.
À l'examen d'entrée, la patiente est en bon état général. Elle présente des déformations des 2 mains en coup de vent cubital. Il existe des signes d'imprégnation cortisonique (aspect bouffi du visage et fragilité cutanée). La mise en position debout est impossible. La percussion du rachis dorso-lombaire est douloureuse, il n'y a pas de déficit neurologique.
Le bilan biologique donne les résultats suivants : NFS normale, VS : 46 mm à la première heure (polyarthrite), calcémie : 2.4 mmoles/l, phosphorémie : 1.2 mmoles/l, electrophorèse normale, créatininémie : 93 micromoles/l, 25 OH vitamine D3 : 23 ng/ml (taux souhaitable › 30).
Une radiographie du rachis (Figure 2) et une densitométrie osseuse sont réalisées.
La radio montre une fracture d'allure ostéoporotique de L1 et la densitométrie une densité osseuse effondrée.
Le traitement a consisté en un repos au lit de 8 jours suivi d'un séjour de convalescence de 3 semaines. Un traitement vitamino-calcique (calcium carbonate colécalciférol, 2 cps/j) et un bisphosphonate oral (risédronate sodique 35 mg, 1 cp/semaine) ont été prescrits à la sortie.
LES POINTS À RETENIR. Les rhumatismes inflammatoires et la corticothérapie générale sont deux facteurs de risque importants d'ostéoporose. Les fractures vertébrales se manifestent le plus souvent par des douleurs mécaniques et une impotence fonctionnelle. Elles peuvent être pauci ou asymptomatiques dans 25% des cas, d'où l'importance de mesurer régulièrement les patientes à risque.
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