Un homme de 82 ans est hospitalisé à la demande de son médecin traitant pour lombo-sciatalgie bilatérale et impotence fonctionnelle. La symptomatologie a débuté brusquement quelques jours auparavant, sans circonstances déclenchantes. Le patient a d'abord eu des douleurs fessières bilatérales, augmentant à la marche, celles-ci se sont rapidement accompagnées de sciatalgies bilatérales puis de handicap fonctionnel important interdisant progressivement la marche.
À l'interrogatoire du patient qui est bien orienté, on apprend qu'il est veuf et vit seul dans son appartement depuis 5 ans. Il sort peu et s'alimente mal. Il ne consomme quasiment jamais de produits laitiers «?qu'il tolère mal depuis toujours ».
L'examen clinique est réalisé sur le plan du lit, le patient ne pouvant ni s'asseoir ni se mettre debout. Il n'est retrouvé ni signe de Lasègue ni déficit neurologique. Par contre, la palpation de la région lombo-fessière est exquisément douloureuse.
Le bilan biologique retrouve une tendance hypocalcémique (calcium à 2,15 mmoles/l), il n'y a pas de syndrome inflammatoire, ni d'anomalie de l'electrophorèse des protéines. La vitamine D est indosable (25OH vitamine D3 plasmatique; 5 ng/ml).
Devant la présentation clinique, un syndrome fracturaire est évoqué et une scintigraphie osseuse est réalisée (Figure 4). Cet examen objective des hyperfixations ponctuelles dorsales et costales droites et surtout une hyperfixation massive du sacrum évoquant une fracture sacrée par fragilité osseuse dans un contexte de carence sévère en vitamine D.
Le patient est traité dans un premier temps par repos au lit et supplémentation en vitamine D. Néanmoins devant l'apparition de complications de decubitus, il est décidé de réaliser une sacroplastie (injection de ciment sous contrôle tomodensitométrique au sein du foyer fracturaire). Quarante-huit heures après ce geste, le patient est asymptomatique et sa sortie en maison de convalescence est autorisée sous couvert d'un traitement vitamino-calcique (Figure 5).
[[asset:image:4626 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]LES POINTS À RETENIR. Les douleurs sciatiques liées à un conflit disco-radiculaire sont rares chez le sujet âgé. Devant ce tableau, surtout si l'impotence fonctionnelle est marquée, il faut penser à la fissure du sacrum. Une note ostéomalacique est souvent associée et un traitement par vitamine D à fortes doses (ampoules buvables colécalciférol) est indispensable. Les traitements de l'ostéoporose sont contre-indiqués tant que le statut vitaminique D n'est pas restauré.
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