J'explique
La toux est un symptôme peu spécifique qui peut accompagner ou révéler toute sorte de maladies respiratoires.
Quand elle est productive, elle doit être respectée car c'est un réflexe utile à l'organisme pour désencombrer les muqueuses bronchiques.
La toux est un acte réflexe (voir schéma) déclenché le plus souvent par une irritation des voies respiratoires. Quand elle est persistante, il faut rechercher la cause sous-jacente à ce symptôme.
La toux du fumeur est aujourd'hui moins fréquente du fait de l'apparition sur le marché de cigarettes moins irritantes ou avec des filtres mais elle représente quand même près de 80 % des toux persistantes.
Devant une toux persistante, plusieurs diagnostics peuvent être évoqués en fonction du contexte clinique et des caractéristiques de la toux : bronchopneumopathie obstructive (BPCO) devant une toux grasse chez un fumeur, asthme devant une toux sèche qui réveille la nuit et oblige le patient à s'asseoir au bord du lit, reflux gastro-œsophagien (RGO) devant une toux qui s'accompagne de troubles digestifs, toux médicamenteuse en présence de prise de médicaments qui peuvent faire tousser (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine)...
Une toux coqueluchoïde qui dure depuis plusieurs semaines avec des quintes paroxystiques et reprise inspiratoire bruyante (chant du coq) doit faire évoquer une coqueluche dont la fréquence est aujourd'hui en augmentation.
La toux psychogène est un diagnostic d'élimination qui ne doit être porté qu'après des explorations adéquates.
Devant une toux d'apparition récente ou dont la sémiologie s'est modifiée, il faut penser, en particulier chez le fumeur, à la présence d'un cancer bronchique ou, dans un contexte infectieux, à une tuberculose.
La toux est un symptôme gênant pour le patient quand elle persiste car elle est asthéniante et parfois insomniante. Cela le conduit le plus souvent à consulter.
Je prescris
Chez le fumeur, l'arrêt du tabagisme est la première mesure à prendre après avoir évalué l'impact potentiel d'autres irritants atmosphériques dans la survenue de cette toux pour en réduire la présence.
Selon le contexte clinique et des caractéristiques de la toux, des examens complémentaires doivent être prescrits comme une radiographie thoracique face et profil en première intention, un prélèvement rhinopharyngé en présence de mucus (coqueluche), une fibroscopie gastro duodénale devant une suspicion de toux par RGO, épreuves fonctionnelles respiratoires (EPR) face à une suspicion de BPCO...
Un test aux béta 2 mimétiques peut être réalisé pour confirmer un diagnostic d'asthme chronique.
L'arrêt du médicament susceptible de faire tousser (IEC) est aussi un test pour confirmer ou non sa responsabilité dans la toux persistante.
La prescription d'un antitussif est déconseillée face à une toux productive pour préserver la fonction de désencombrement de la toux.
La kinésithérapie respiratoire est souvent utile pour faciliter le désencombrement bronchique. Le kinésithérapeute pourra aussi participer à une éducation pour une meilleure hygiène respiratoire.
En revanche une toux irritative et insomniante doit être calmée le soir par un sirop anti tussif.
L'intérêt des fluidifiants est controversé mais parfois utile avec certains sujets qui ont du mal à cracher.
J'alerte
En présence de sang dans les crachats ou d'une modification brutale de la toux persistante, en particulier chez le fumeur, il faut consulter rapidement son médecin.
Etude et Pratique
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