LA DERMATITE ATOPIQUE
[[asset:image:11536 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":["Dr Sandra Ly"],"field_asset_image_description":[]}]]
Les dermocorticoïdes (DC) sont le traitement « de base » des poussées inflammatoires de la dermatite atopique (DA). On considère qu’un tube de 30 g/mois est acceptable après 1 an. On prescrit une application par jour car les DC s’accumulent dans la couche cornée (effet « réservoir ») avant d’être progressivement absorbés plus en profondeur. Ainsi, plus d’une application/jour n’améliore généralement pas l’efficacité du traitement, mais majore le risque d’effets secondaires (et le coût) et diminue l’adhésion thérapeutique. L’éducation thérapeutique est indispensable, le principal risque étant la corticophobie parentale, extrêmement répandue.
Indispensables, les émollients sont le traitement « de fond » et d’entretien de la xérose de la DA. Les quantités appliquées doivent être importantes pour restaurer la fonction barrière.
LES ECZÉMAS DE CONTACT
[[asset:image:11537 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":["Dr Sandra Ly"],"field_asset_image_description":[]}]]Ils sont traités par une corticothérapie locale brève. L’absorption des DC est particulièrement importante car la peau est lésée et inflammatoire. Il est indispensable de rechercher le facteur de contact (par l’interrogatoire et les patch-tests), sans quoi la récidive est inévitable.
LA DYSHIDROSE
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La dyshidrose se manifeste par des vésicules sur les faces latérales des doigts et des orteils. Le plus souvent, elle est idiopathique, mais il est classiquement nécessaire de rechercher et traiter une mycose interdigitoplantaire, aggravante. Le traitement consiste à percer les vésicules et les vésiculo-bulles, préconiser des bains antiseptiques et appliquer des dermocorticoïdes forts ou très forts. Sur les paumes des mains et les plantes des pieds, l’absorption des DC est moindre (respectivement 7 et 42 fois moins qu’au visage) ; 2 applications journalières peuvent être nécessaires.
LE PSORIASIS
[[asset:image:11539 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":["Dr Sandra Ly"],"field_asset_image_description":[]}]]Le psoriasis en plaques touche 2-3 % de la population. Le cuir chevelu est la localisation la plus fréquente, concernant 50-80 % des patients : il s’agit de lésions non alopéciantes, siègeant aux lisières ou sur l'ensemble du cuir chevelu (« casque psoriasique »), associées à un intense prurit. Pour le cuir chevelu, on prescrit un DC très fort en gel (Dermoval gel®), mousse (Clarelux®), shampooing (Clobex®). Les formes légères (< 3 % de la surface corporelle) à modérées (< 10 %) bénéficient de DC forts à très forts, de l’association bétaméthasone/calpocitriol (Daivobet® gel ou pommade) et d’émollients/kératolytiques. Pour les endroits difficiles à traiter (genoux, coudes, face antérieure des tibias…), on peut utiliser la forme en emplâtres (Betesil®), à condition de ne pas dépasser 5 % de la surface corporelle. En cas de prurit et de phénomène de Koebner, on peut proposer un DC fort, puis, si besoin, le patch de Betesil® et le Daivobet® en gel.
Enfin, le psoriasis des plis (« psoriasis inversé ») peut être source de fissures douloureuses et prurigineuses, pour lesquelles on prescrit un DC d’activité faible à modérée.
AUTRES INDICATIONS
On peut utiliser les DC dans le prurigo lié aux piqûres d’insectes ou autres (chenilles, punaises de lit…).
Dans le lichen plan, les DC sont forts ou très forts, et sur une période prolongée.
La pemphigoïde bulleuse fait l’objet d’une présentation spécifique.
CONTRE-INDICATIONS ET NON-INDICATIONS
[[asset:image:11540 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":["Dr Sandra Ly"],"field_asset_image_description":[]}]]→ Parmi leurs effets indésirables, les DC peuvent aggraver ou induire une rosacée : la dermatite péri-orale. Cette dernière associe des micropapules et micropustules péri-orales et des sillons nasogéniens, sans les signes vasculaires de la rosacée. La prédominance est largement féminine (90 % des cas). Les dermocorticoïdes en sont un facteur majeur d’induction et/ou d’entretien. Les DC sont contre-indiqués, mais le sevrage est parfois très difficile à obtenir du fait du caractère affichant des lésions. Le traitement repose sur la doxycycline.
→ Dans la dermatite séborrhéique, il faut si possible éviter les DC, ou alors prescrire un DC d’activité modérée sur une très courte durée. Le traitement repose sur le ciclopirox (Mycoster crème®) ou le lithium (Lithioderm® gel).
→ Enfin, il reste fréquent de voir des éruptions à dermatophytes « transformées » par des DC appliqués à tort. Le diagnostic est alors plus difficile.
RÉFÉRENCES UTILES
1- Pour les patients : le site grand public de la Société française de dermatologie :
www.dermato-info.fr
2- Zenklusen C., Feldmeyer L. Dermocorticoïdes : incontournables et redoutés. Rev Med Suisse 2014; 821-826.
Disponible sur http://www.revmed.ch/RMS/2014/RMS-N-425/Dermocorticoides-incontourables…
Cas clinique
Le prurigo nodulaire
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Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
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