À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le BEH consacre son dernier numéro au diabète de type 1 (DT1), qui se déclare en général dès l’enfance et dont l’incidence a doublé en 30 ans (1).
► La notion de gradient géographique du DT1 en Europe était connue : de 3,6 nouveaux cas/100 000 en Macédoine à 44/100 000 en Finlande. Constatant l’absence de registre officiel du DT1 de l’enfant en France, Clara Piffaretti et coll. a analysé les bases de données médico-administratives, pour en établir l’incidence à 18.0/100 000 personnes-années. Les incidences les plus élevées étaient observées en Corse (21,7/100 000), PACA (21,1) et Hauts-de-France (19,7). Les taux les plus bas étaient relevés en Guyane (3,6), Guadeloupe (12,2), à La Réunion (14,2) et, en métropole, en Pays de la Loire (15,8), Nouvelle-Aquitaine (16,8) et Normandie (16,9). L’explication à ces disparités n’est pas connue à ce jour. Le ratio garçon/fille est de 1,13.
► Le diagnostic est difficile car les symptômes sont frustres au début. Le DT1 a un début aigu : au moment du diagnostic, la polyurie-polydipsie est présente dans 97,1 % des cas et dure le plus souvent d'une semaine à un mois. 44 % des patients présentent une énurésie. Les autres symptômes – perte de poids, nausées/vomissements, polypnée – ne sont présents qu’au stade d’acidose voire d’acidocétose sévère, donc plus tardivement. L’acidocétose est plus fréquente chez les jeunes enfants : 54,2 % chez les 0-4 ans, vs 37,1 % chez les 10-15 ans. Elle peut conduire au coma (5,6 %), voire au décès.
► Un message simple doit donc être diffusé : chez l’enfant et l’adolescent, polyurie/polydipsie ± énurésie = diabète.
► Les médecins généralistes (MG) tiennent un rôle crucial en tant qu’interlocuteur de premier recours. Néanmoins, ils ne sont que très rarement confrontés à une découverte de DT1 chez l’enfant (2 100 nouveaux cas/an soit environ un diagnostic par carrière). De plus, l’enquête du Pr Robert et coll. a révélé un défaut de formation des MG : 27,8 % ignorent que le DT1 pouvait se déclarer avant l’âge de deux ans ; 8,3 % déclarent que l’acidocétose n’est pas mortelle ; certains symptômes (histoire familiale, obésité, infection urinaire et troubles visuels…) sont surestimés, montrant une confusion entre DT1 et DT2. Dans la pratique, 30 % des MG pensent que l’analyse urinaire n’est pas suffisante au diagnostic : 76 % pensent qu’un test sanguin est nécessaire, et 63 % demandent un prélèvement à jeun.
► Finalement, si 77 % des enfants sont adressés aux urgences immédiatement, 19 % le sont dans les 48 h et 6 % dans la semaine. La Société internationale pour le diabète de l’enfant et de l’adolescent a fait de la prévention de l’acidocétose au moment du diagnostic un objectif majeur et rappelle la seule prise en charge possible : « Pour confirmer le diagnostic, on doit chercher la glycosurie par une bandelette urinaire et/ou mesurer la glycémie capillaire immédiatement. Les examens de laboratoire retardent le diagnostic et augmentent le risque de coma acidocétosique et de décès. L’enfant doit être dirigé immédiatement vers un service d’urgences hospitalier. »
Santé Publique France. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 27-28 du 14 novembre 2017. Disponible sur http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/BEH-Bulletin-…
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