J’EXPLIQUE
• Les papillomavirus, virus à ADN qui infectent exclusivement les épithéliums cutanés et muqueux, forment un groupe hétérogène de plus de 100 génotypes différents. Les HPV à haut risque oncogénique (surtout les 16, 18) sont responsables de lésions dysplasiques de grade et de sévérité croissants, puis éventuellement de cancers. Le génotype 16 possède une capacité de persistance et d’agressivité plus importante que les autres. Les HPV à moindre risque oncogénique (31, 33, 45, 52, 58) ou non oncogènes (surtout les 6 et 11) sont les plus fréquents et responsables de lésions bénignes.
• La plupart du temps, l'infection à HPV est asymptomatique.
• L’infection débute habituellement à partir des premières relations sexuelles. 90 % des cas sont transitoires et s’éliminent spontanément en un à deux ans ; 10 % persistent sous forme subclinique et peuvent entraîner des lésions au niveau du col utérin ou d’autres muqueuses ; 4 à 5 % sont la source de frottis anormaux et de lésions cervicales.
• Le facteur de risque le plus significatif est le nombre de partenaires rencontrés. L'activité sexuelle adolescente est associée à un risque accru, mais d'autres facteurs (immunogénétiques, tabac…) existent. Chez la femme, le pic de prévalence se situe entre 20 et 24 ans – autour de 50 %. Le groupe de 15-19 ans vient juste après. La prévalence décroît ensuite avec l'âge, baissant nettement après 30 ans en raison du moins grand nombre de partenaires et au fait que la zone vulnérable de transformation régresse avec l'âge. Au total, près de 80 % des femmes ont été exposées au moins une fois dans leur vie aux HPV.
JE MONTRE
J’INFORME
• Les HPV à bas risque sont responsables de condylomes acuminés (verrues génitales) situés au niveau de la vulve, du périnée, de la zone anale. Ceux à haut risque (HPV-HR) sont impliqués dans les cancers du col de l’utérus mais aussi de l’anus, de la vulve, du vagin, de l’oropharynx ou de la verge.
• Seules les infections persistantes chroniques à HPV-HR pourront conduire à des anomalies cellulaires susceptibles d’évoluer à long terme vers un cancer. La persistance du virus dans l’épithélium cervical est le plus important facteur de risque de développement de lésions dysplasiques et de cancer du col utérin. HPV est trouvé dans presque 100 % des cancers du col utérin dans le monde. Cette relation est la plus grande jamais constatée entre une cause spécifique et un cancer humain.
• Les lésions précancéreuses ou cancéreuses associées aux HPV à haut risque sont peu contagieuses, du fait de l’intégration génomique et de la faible production virale, alors que les lésions bénignes associées à une charge virale élevée sont très contagieuses.
La période de latence entre l'exposition initiale au HPV et le cancer du col est estimée en moyenne à 15 ans.
JE PRESCRIS
• La vaccination contre le papillomavirus est recommandée pour :
– toutes les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans avec deux injections (0 – 6 mois)
– en rattrapage, les jeunes filles entre 15 et 19 ans avec trois injections (0 – 2 – 6 et 0 – 1 – 6 mois)
– les hommes immunodéprimés et ceux ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans.
• Deux vaccins sont actuellement disponibles : le Gardasil, tétravalent, dirigé contre les types 16,18, 6 et 11, et le Cervarix (types 16 et 18). L’efficacité est proche de 100 % si l’administration est faite avant les premières relations sexuelles, pour la prévention des lésions précancéreuses liées à HPV 16-18 et vis-à-vis des condylomes liés à HPV 6 et 11.
• Un nouveau vaccin, le Gardasil 9, qui augmente l’efficacité de la vaccination en protégeant contre 9 types d’HPV, a reçu une AMM européenne et doit prochainement être disponible et remboursé en France.
• Le maintien du dépistage cytologique par frottis cervico-vaginal à partir de 25 ans – un frottis tous les trois ans jusqu’à 65 ans après deux frottis normaux à un an. Le vaccin actuel protège contre 70 % des HPV-HR (90 % avec le vaccin Gardasil 9), pour un cancer qui risquerait de se manifester 20 à 25 ans plus tard.
J’ALERTE
• Peu efficace, le préservatif diminue mais n'annule pas le risque de transmission et l'infection peut survenir après des contacts génitaux sans rapports sexuels (manuels ou buccaux).
• Fréquent, le cancer anal est en progression chez les deux sexes. Il est associé au HPV dans 85 % des cas. 30 % des cancers de l’oropharynx et du pharynx sont en lien avec le papillomavirus.
JE RENVOIE SUR LE WEB
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