J’EXPLIQUE
-› Le lait maternel est toujours le meilleur choix pour le nouveau-né et le nourrisson et suffit à satisfaire tous ses besoins jusqu’à 6 mois. Sa tolérance digestive est parfaite et outre tous les éléments nutritifs spécifiquement adaptés aux besoins physiologiques de l’enfant, il contient des cellules en nombre important (macrophages, leucocytes) et des immunoglobulines protégeant le nourrisson des affections virales et bactériennes. Les avantages à moyen et long terme du lait maternel sont multiples.
-› Les laits infantiles seront utilisés en l’absence d’allaitement maternel ou en complément de celui-ci. Soumise à des recommandations strictes, leur composition est similaire dans toute l’Europe. Il existe une pléthore de formules pour nourrisson mais, sauf en cas d’indication particulière, le choix se porte sur une préparation standard. Ces laits sont préparés à base de protéines de lait de vache et se différencient principalement en fonction de l’apport en protéines, du rapport caséines/protéines solubles, de la nature et la quantité des sucres apportés, de la qualité du mélange lipidique, et de l’éventuel ajout de pré- ou probiotiques. En cas d’antécédents allergiques familiaux (parents ou fratrie) il est préférable d’utiliser de 0 à 6 mois ou en relais de l’allaitement maternel un lait hypoallergénique (« HA », ayant une efficacité prouvée par des études cliniques.
-› Les laits infantiles se distinguent en trois catégories suivant l’âge :
- les préparations pour nourrissons (1er âge), destinées à la période d’alimentation exclusivement lactée, c’est-à-dire de la naissance jusqu’à 4-6 mois. Ces laits répondent à eux seuls aux besoins nutritionnels de cette tranche d’âge.
- les laits de suite (2e âge), sont destinés à la période de transition et de diversification (4-6 mois à 12 mois), alors que le lait représente encore l’essentiel des apports alimentaires (au minimum de 500 à 750 ml/jour). Ces laits permettent d’assurer un apport protéique suffisant mais non excédentaire compte tenu de la diversification, excès que réaliserait l’utilisation à cet âge du lait de vache. Ils assurent le maintien d’un apport équilibré en lipides et en acides gras essentiels et, à cette phase de croissance encore rapide, en calcium, phosphore, minéraux et vitamines, et fer alors que les stocks anténatals s’épuisent et que l’apport diversifié, notamment en viande, est insuffisant pour couvrir les besoins.
- les laits de croissance, moins riches en protéines que le fait de vache et supplémentés en fer, en vitamine D et en acides gras essentiels, entre 12 mois et 3 ans, quand l’alimentationrejoint celle de l’adulte.
JE CONSEILLE
-› La supplémentassions par vitamine K, 2 mg par semaine, pendant l’allaitement maternel exclusif et en vitamine D pour tous les nourrissons et enfants.
-› Un allaitement au sein à la demande sans réglementation de nombre ni de la durée des tétées.
-› En cas d’utilisation de laits infantiles, on peut se baser sur les repères suivants :
- de la naissance à 1 mois: 6 biberons de 90 ml d’eau faiblement minéralisée + 3 mesures arasées de lait 1er âge ou 6 biberons de 120 ml + 4 mesures ;
- de 1 mois à 2 mois : 6 biberons de 120 ml + 4 mesures ou 5 biberons: 150 ml + 5 mesures ;
- de 2 mois à 3 mois : 5 biberons de 150 ml + 5 mesures ;
- de 3 mois à 4 mois : ou 5 biberons: 150 ml + 5 mesures ou 4 biberons de 180 ml + 6 mesures.
Le volume peut être adapté en plus ou en moins selon l'appétit de l'enfant en restant dans des limites raisonnables, et en tenant compte de la variabilité de son appétit d’un repas à l’autre et d’un jour à l’autre.
-› Il faut laisser environ trois heures entre chaque biberon tout en respectant le rythme de l’enfant et ne jamais forcer celui-ci à terminer son biberon. Un biberon préparé à température ambiante doit être bu dans l’heure. Les biberons peuvent être lavés dans le lave vaisselle sauf la tétine
-› Le temps et le rythme du sevrage sont un choix personnel ; réalisé progressivement, le sevrage ne nécessite aucun médicament.
-› La diversification peut débuter entre 5 et 6 mois, l’œuf et le poisson dès 6 mois. Elle est progressive en s’adaptant au goût de l’enfant.
JE MONTRE
J’ALERTE
-› Un biberon préparé à température ambiante doit être bu dans l’heure. Les biberons peuvent être lavés dans le lave-vaisselle, sauf la tétine.
-› Eviter les changements de laits intempestifs aussi inutiles que délétères.
-› Les laits de soja n’ont aucune indication dans l’alimentation du nourrisson, même atopiques, en raison des phyto-estrogènes qu’ils contiennent.
-› Les laits animaux (chèvre, brebis, ânesse…) ne couvrent pas les besoins du nourrisson.
-› Jamais de lait cru : risque de contamination bactériologique.
JE RENVOIE SUR LE WEB
LA COMPOSITION DES LAITS
Le lait 1er âge contient ainsi une quantité de protéines plus faible que le lait de vache traditionnel : l'enfant digère mal un taux de protéines élevé. Ainsi, les protéines du lait de vache sont rendues digestes, et filtrées afin que leur concentration soit proche de celle contenues dans le lait maternel. Les industriels ont tendance à recourir de plus en plus aux "caséines". Ces protéines naturellement présentes dans le lait de vache renforcent l'impression de satiété du nouveau-né tout en limitant les régurgitations.
Pour les sucres contenus dans les préparations, ils sont souvent mixtes, contenant un mélange de lactose et de dextrine-maltose. Cela permet d'apporter au bébé la quantité optimale de glucides, tout en participant à la bonne régulation du transit intestinal.
Du côté des lipides, les graisses animales sont en partie remplacées par des huiles végétales. En fer de lance, on peut citer l'acide linoléique (oméga 6) et les fameux oméga 3, essentiels aux développements du système nerveux et du cerveau de bébé.
Enfin, les industriels y additionnent d'autres éléments indispensables, tels que les sels minéraux ou vitamines. Ainsi, l'apport en calcium et phosphore permet une bonne minéralisation des os. Toutes les préparations sont enrichies en fer, en vitamine K afin d'éviter les éventuelles maladies hémorragiques du nouveau-né et en vitamine D. L’apport protéique doit être compris entre 2,25 et 4,5 g/100 kcal quelle que soit la nature de la protéine. L’apport lipidique doit être compris entre 3,3 et 6,5 g/100 kcal et sont interdits les huiles de sésame et de coton ainsi que les matières grasses contenant plus de 8 % d'isomères trans d'acides gras. Les matières grasses végétales peuvent représenter jusqu'à 100% de l'apport lipidique total. Le taux d'acide linoléique doit être au minimum de 0,3 g/100 kcal ; L’apport glucidique doit être compris entre 7 et 14 g/100 kcal. Le taux de lactose doit être au moins de 1,8 g/100 kcal sauf dans le cas où les protéines sont représentées pour plus de 50% par des isolats de soja.
Etude et Pratique
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