La diffusion épidémique récente du chikungunya (CHIK) dans les départements et collectivités français d’Amérique et dans le Pacifique conduit à une augmentation croissante des sujets infectés, confrontant les professionnels de santé locaux et de France hexagonale aux difficultés de la prise en charge médicale de cette maladie émergente biphasique (infection aiguë suivie de symptômes persistants). À la demande de la DGS, devant le peu de données scientifiques sur les prises en charge pratiques, la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) vient d’élaborer des recommandations de prise en charge. C’est donc une mise au point complète et détaillée que la société savante d’infectiologie, associée à celles de rhumatologie (SFR), médecine physique et rééducation (SOFMER), médecine générale (CNGE) et l’InVS, vient d’éditer.
›Les manifestations cliniques du stade aigu comportent, après une incubation silencieuse de 4 à 7 jours en moyenne, une fièvre élevée d’apparition brutale accompagnée d’arthrites et d’arthralgies inflammatoires touchant principalement les extrémités. Des myalgies, céphalées, rachialgies, exanthèmes ou poly adénopathies peuvent être présents. Ce tableau peut se prolonger deux à trois semaines. Les formes atypiques sont observées avec (0,5 % des cas), principalement chez des sujets vulnérables (grossesse, jeunes enfants, personnes âgées, éthyliques, porteurs de pathologies chroniques). Le taux de mortalité du CHIK est comparable à celui de la grippe saisonnière (0,01-0,1 %), essentiellement en lien avec le décès de personnes âgées de plus de 75 ans et/ou en raison de comorbidités chroniques.
› Le recours aux examens biologiques (hors sérologie) n’est pas indispensable pour les formes typiques non compliquées du sujet sans pathologie chronique, ni terrain à risque. En pratique, les examens sont réalisés comme suit : RT-PCR entre J0 et J5, RT-PCR et sérologie entre J5 et J7, sérologie seule au-delà de J7. La RT-PCR permet la détection du génome viral.
› Plus de la moitié des patients souffrent encore au-delà de la 4e semaine. C’est le stade post-aigu qui concerne surtout les sujets de plus de 40 ans et les femmes. Ce stade se caractérise par des atteintes polymorphes, dominé par la persistance des manifestations inflammatoires initiales (arthralgies inflammatoires, arthrites, ténosynovites, bursites, lentement). À ce stade, il est indispensable de confirmer le diagnostic par examen sérologique (coexistence fréquente d’IgM et d’IgG anti-CHIK). Les autres examens biologiques précisent le niveau d’inflammation ou recherchent une comorbidité également source de maladie rhumatismale (goutte, hépatite chronique, dysthyroïdie…).
› Au-delà du quatrième mois de persistance des signes, on parle de stade chronique qui peut durer quelques mois à quelques années. On y distingue les rhumatismes inflammatoires chroniques et les troubles musculo-squelettiques (TMS). Les premiers ont le pronostic fonctionnel le plus grave, les seconds sont de loin les plus fréquents (95 %).
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