Afin de ne pas méconnaître une lésion sévère du rachis, tout en réduisant les expositions non justifiées aux radiations, la HAS vient de publier (conjointement avec le Conseil national professionnel de radiologie et imagerie médicale), un travail sur la pertinence des actes d’imagerie chez l’adulte en cas de cervicalgie. Alors que deux tiers des Français seraient concernés par ce type de douleur au cours de leur vie, le document invite à « ne pas recourir de façon systématique à l’imagerie. »
Cervicalgies non traumatiques : pas d’imagerie d’emblee sauf « drapeaux rouges »
Premier point souligné par l’autorité de santé : la plupart des cervicalgies non traumatiques ne nécessitent pas d’exploration particulière mais seulement un éventuel traitement symptomatique. Ces cervicalgies « sont le plus souvent communes, sans signe de gravité et ont une évolution spontanément favorable en quelques semaines dans la majorité des cas », rappelle en effet la HAS. Plus rarement, certaines de ces douleurs peuvent toutefois s’avérer liées à des maladies inflammatoires rhumatismales, infectieuses, vasculaires ou tumorales.
Dans ce contexte, aucun examen d’imagerie n’est préconisé face à des cervicalgies communes évoluant depuis moins de quatre à six semaines et survenant isolément, chez des patients sans antécédent particulier.
En revanche, l’imagerie cervicale est indiquée d’emblée en cas de drapeaux rouges associés : douleurs avec une aggravation progressive, permanente et insomniante ; atteintes neurologiques ; pathologies néoplasiques ; pathologies inflammatoires rhumatismales ; infections disco-vertébrale ; complications de chirurgie du rachis ou pathologie vasculaire (dissection artérielle cervicale).
La prescription d'examens d'imagerie doit aussi « se discuter en cas d’épisode de cervicalgie commune persistant plus de quatre à six semaines ».
Dans ces deux cas, « l’IRM est en général appropriée sauf en en cas de cervicalgie commune sans radiculalgie où des radiographies peuvent suffire en première intention », précise l’autorité de santé.
Cervicalgies post-traumatiques : 5 situations justifiant l'imagerie
De même, bien que les cervicalgies post-traumatiques, « qui font principalement suite à un coup du lapin », apparaissent spectaculaires au regard du nombre de consultations d’urgence qu’elles motivent, la plupart s’avèrent non compliquées et ne nécessitent pas d’examen d’imagerie. « Chez des sujets sans trouble de conscience, seuls 2 % des traumatismes cervicaux sont associés à des lésions importantes du rachis comme une fracture, une luxation ou une instabilité mécanique », indique en effet la HAS.
En fait, seuls cinq types de situations cliniques doivent alerter et conduire à la prescription d’examens complémentaires : la présence de troubles de conscience ou de signes neurologiques, un âge supérieur à 65 ans, un rachis ankylosé (spondylarthrite ankylosante, hyperostose, etc.), une suspicion de dissection artérielle cervicale, toute situation pointée par la National Emergency X-Radiography Utilization Study (NEXUS) ou la Canadian C-Spine.
Face à une cervicalgie traumatique nécessitant une imagerie, le scanner reste l’examen de première intention. En complément, une IRM peut également être prescrite si une lésion de la moelle épinière, des disques intervertébraux ou des ligaments vertébraux est suspectée. « L’angioIRM […] est [en outre] indiquée d’emblée en cas de suspicion de dissection artérielle cervicale », ajoute la HAS.
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