À l’occasion du 32e congrès de la Société Française de Rhumatologie (SFR) qui se tient actuellement à Paris, le Pr Thomas Bardin (hôpital Lariboisière, Paris) a présenté les grandes lignes des prochaines recommandations de la SFR sur le traitement de la goutte. Automédication après éducation, baisse des doses de colchicine et traitement de fond dès la première crise sont les principaux messages.
Parmi les principes généraux énoncés, l’éducation thérapeutique est placée en avant : le patient doit savoir que le traitement de la crise doit être administré dès les premiers signes et qu’une ordonnance lui sera délivrée afin qu’aucun délai ne retarde la prise en charge en cas de nouvelle crise.
Le choix du traitement de la crise de goutte dépend des comorbidités (maladies cardio-vasculaires, insuffisance rénale, diabète, ulcère gastroduodénal, infections), des antécédents d’intolérance médicamenteuse potentielle et du nombre d’articulations touchés. La SFR retient comme traitement la colchicine, les AINS per os, la corticothérapie orale ou intra-articulaire et les inhibiteurs de l’IL-1. Le repos, le glaçage et les antalgiques peuvent être associés.
La colchicine doit être initiée le plus tôt possible (idéalement dans les 12 heures suivant le début de la crise) à la posologie de 1 mg suivie de 0,5 mg une heure plus tard puis à la dose de 0,5 mg 2 à 3 fois par jour pendant l’évolution. Une nette baisse des doses par rapport au schéma précédent en raison des effets indésirables notamment digestifs du médicament et de sa toxicité potentielle. La diahrrée est le premier signe de toxicité et doit faire diminuer ou arrêter le traitement. La posologie de colchicine doit aussi être diminuée chez l'insuffisant rénal et en cas de co-prescription de médicaments qui interfèrent avec son métabolisme.
À fond sur le traitement de fond
Autre nouveauté, un traitement hypo-uricémiant de fond doit être initié dès la première crise en définissant une valeur cible d’uricémie qui permet la dissolution des cristaux (si possible moins de 50 mg/L ou 300 umol/L) . Les doses d’allopurinol sont adaptées au débit de filtration glomérulaire : 50 à 100 mg par jour en augmentant la dose jusqu’à l’obtention de l’uricémie cible en l’absence d’insuffisance rénale, doses plus faibles ou traitement par fébuxostat si le DFGe est compris entre 30 et 60 ml/min/1,73 m2. Si le DFGe est inférieur à 30 ml/min/1,73 m2, alors l’allopurinol est contre-indiqué et le fébuxostat doit être privilégié. Afin de prévenir les crises induites par l'initiation du traitement hypouricémiant, il est recommandé d'y associer, en l'absence de contre-indication, 0,5 à 1mg/j de colchicine pendant au moins 6 mois, et d'augmenter progressivement les doses d'hypouricémiant.
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