Réunis en congrès du 25 au 27 janvier, les gynécologues et obstétriciens français se sont penchés ce mercredi sur de nouvelles recommandations censées restaurer la confiance des patientes, au moment où se multiplient en Europe les protestations contre les violences gynécologiques faites aux femmes.
Pour les trois journées du congrès Pari(s) Santé Femmes organisé à Lille, « une place particulière a été réservée cette année aux relations patients-soignants et à la bienveillance », fait savoir le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).
Dans ce contexte, le CNGOF a dévoilé en session plénière de nouvelles recommandations pour la pratique clinique, visant à donner un cadre et préciser quand l'examen médical – sous spéculum, par toucher vaginal ou échographie endovaginale – est vraiment souhaitable et quand il est possible de s'en passer. « Même si un examen pelvien est recommandé, il n'est que proposé à la femme, qui l'accepte ou non », insiste le CNGOF.
Une charte des soins en salle de naissance a également été présentée. Le texte recommande, par exemple, à chaque membre de l'équipe de « se présenter dès le premier contact avec la femme », et prône un accompagnement « avec bienveillance dans une logique de décisions partagées » ou encore « l'accord oral de la femme avant tout examen clinique ».
Des signalements de violences obstétricales et gynécologiques en hausse
L'objectif affiché étant de « restaurer des relations de confiance et de respect mutuel indispensables à la prise en charge des femmes dans de bonnes conditions ».
Le congrès Pari(s) Santé Femmes se tient au moment où se multiplient en Europe les signalements de violences gynécologiques et obstétricales. « Nous recevons en moyenne 200 témoignages de violences obstétricales et gynécologiques par mois, sur toute la France », a affirmé à l'AFP Sonia Bisch, fondatrice du collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques (StopVOG), créé en 2017.« Le consentement ne peut pas être considéré comme implicite une fois passée la porte d'un cabinet médical », insiste Mme Bisch alors que StopVOG milite pour que certaines pratiques soient reconnues comme un viol.
Un qualificatif que les praticiens jugent irrecevable : « Un examen gynécologique peut être mal ressenti, manquer de bienveillance, mais il ne peut pas être assimilé à un viol, faute de quoi les gynécologues – déjà trop peu nombreux dans les salles de naissance – deviendront encore de plus en plus rares, tant la profession ressent mal cette assimilation », met en garde le CNGOF.
(avec AFP)
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)