Un groupe de travail américain regroupant plusieurs experts indépendants (USPSTF) a émis de nouvelles recommandations sur l’emploi des statines en prévention primaire. Leur rapport, publié le 15 novembre dans le JAMA, appuie sur la pédale de frein sur l’utilisation de ces médicaments par rapport aux guidelines proposé en 2013 par l’American Heart Association (AHA) et l’American College of Cardiology (ACC) qui avaient alors fait grand bruit.
Des statines à doses faibles ou modérées
Les spécialistes de l’USPSTF préconisent à présent l’usage de statines à des doses faibles à modérées chez des adultes âgés entre 40 et 75 ans sans antécédent cardiovasculaire mais qui présentent au moins un facteur de risque (dyslipidémie, diabètes, hypertension, tabagisme) et un risque d'évènement à 10 ans estimé à 10 % ou plus. Le calcul de ce risque est obtenu via un score rendu public par l’AHA et l’American College of Cardiology (ACC) en même temps que leurs guidelines en 2013. Cette équation prend notamment en compte l’âge de l’individu, le sexe, les niveaux de cholestérol, la pression artérielle systolique, le fait de prendre des antihypertenseurs, la survenue de diabète et le tabagisme.
Pour les personnes dans la même tranche d’âge ayant un ou plusieurs facteurs de risques mais qui présentent un risque d’évènement cardiovasculaire calculé à 10 ans compris entre 7,5 % et 10 %, les experts laissent le choix aux praticiens sur la prescription ou non de statines, selon le profil du patient. Enfin, ils concluent que les données actuelles sont insuffisantes pour faire basculer la balance bénéfices/risques en faveur de l’utilisation de ces médicaments chez les personnes de 76 ans et plus.
Dans leur rapport, les scientifiques soulignent néanmoins que leurs préconisations ne concernent pas les patients avec un taux de LDL c supérieur à 190 mg/dL ou ceux présentant des antécédents familiaux d’hypercholestérolémie pour qui l’emploi du médicament est requis.
Même méthode de calcul, mais une conclusion différente
Ainsi, ces nouvelles recommandations prônent un usage moins large que celles émises par l’AHA en 2013 qui consistaient à prescrire un traitement intensif ou modéré en prévention primaire chez des individus âgés entre 40 et 75 ans n’ayant pas de maladie athéromateuse mais avec un risque cardiovasculaire à 10 ans évaluée à 7,5 % ou plus via la même méthode de calcul.
Cette méthode demeure recommandée par l’USPSTF, bien qu’elle ait suscité des controverses sur le fait qu’elle surestimerait les risques dans les cohortes américaines plus récentes en particulier chez les personnes les moins à risque.
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