L’ancien chef du service du service d’anesthésie de l’hôpital de Lavaur (Tarn) était jugé mardi 4 septembre, au tribunal correctionnel de Castres. Âgé de 58 ans, le médecin est visé par quatre plaintes. Trois aides soignantes et un infirmier anesthésiste l’accusent de harcèlement moral et sexuel pour des faits qui remontent à la période de 2014 à 2017.
Selon France Bleu, le parquet a requis contre l’anesthésiste 18 mois de prison assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve de trois ans, l’obligation d’indemniser les victimes et deux ans d’interdiction d’exercice. L’hôpital de Lavaur, qui s’est constitué partie civile, lui réclame 365 000 euros au titre des préjudices financier et d’image.
Au cours de l’audience, les quatre soignants ont évoqué le comportement colérique du médecin, allant parfois jusqu’à l’humiliation en public devant les collègues et les patients. « J'ai perdu confiance. Je veux qu'il se rende compte du mal qu'il a fait », explique une soignante, selon les propos rapportés par « La Dépêche ». « Je soignais 2 000 patients par an ; ça m'arrive de râler », a répondu l'anesthésiste pour se défendre.
Blagues salaces
Les blagues salaces, récurrentes, passaient mal auprès du personnel soignant : « Tu me fais quoi pour cinq euros ? Tu as une petite mine, tu as baisé tout le week-end ? Plus tu me repousses, plus tu m'excites. Je vais te faire couiner la tête dans l'oreiller », témoigne une plaignante. Le médecin aurait été jusqu’à forcer une soignante à l’embrasser.
Une trentaine de dépositions écrites figurent au dossier, en plus des plaintes. Une seule serait favorable au praticien, précise France Bleu. Pour sa défense, l’anesthésiste a bénéficié du témoignage de trois médecins, d'une pharmacienne et d'un cadre de santé qui ont « loué la bienveillance et l’investissement du chef de service », écrit France Bleu. Le verdict sera connu le 25 septembre.
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