L’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille (AP-HM) continue de se moderniser. L’établissement phocéen a pris une nouvelle dimension depuis l’ouverture d’un nouveau bâtiment médico-technique (BMT) adossé à la Timone. Cet élégant bloc de verre, de béton et d’acier de 52 000 m2 a accueilli ses premiers patients en décembre 2013 et a réalisé sa première opération le 15 janvier dernier.
Cet espace surnommé la Timone 2 a été conçu pour recevoir dès octobre 2014 les urgences du secteur centre de Marseille. « Cette ouverture constitue un grand tournant pour l’hôpital public à Marseille, a déclaré ce mercredi le Pr Guy Moulin, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HM. Il s’agit d’une étape essentielle de la restructuration de nos hôpitaux qui date d’une dizaine d’années. »
Cette opération va permettre dans les deux ou trois prochaines années de rénover les locaux les plus anciens de l’AP-HM et de réorganiser l’offre de soins. La restructuration a commencé il y a deux ans avec l’Hôpital Nord. « Avec l’ouverture du Pavillon l’Étoile, explique Jean-Jacques Romatet, directeur général de l’AP-HM, nous avons déjà effectué un transfert de 700 soignants dans cet hôpital qui est devenu le cœur de la métropole marseillaise.Avec la Timone 2 et la création d’un campus hospitalo-universitaire de très grande envergure, nous accélérons le changement. »
L’objectif : arriver à l’équilibre en 2017
Sur le volet médical, le bâtiment médico-technique regroupera sur un même lieu des blocs opératoires de haute technologie, toute l’imagerie et 120 lits d’hospitalisation, en plus des urgences. Avec ces différents pôles, chaque hôpital propose une offre de soins complète sur une pathologie donnée. « Il s’agit d’offrir des centres d’excellence tout en gardant une offre de proximité sur chaque site, souligne le Pr Moulin. Et puis, cette réorganisation permet de mutualiser les services, les plateaux techniques, et d’offrir aux patients toute l’offre de soins dans un domaine spécifique. »
Ce réaménagement doit se poursuivre jusqu’en 2017 et s’accompagner d’une série de mesures pour faire évoluer la gouvernance. « Nous allons vers un management partagé avec des chefs de pôles, explique encore Jean-Jacques Romatet. Et nous sommes en train de revoir la répartition des moyens humains. » Dans la foulée, le directeur général de l’AP-HM a annoncé le déploiement du dossier du patient informatisé avec une nouvelle entreprise informatique, des mesures pour améliorer la qualité de l’accueil et de l’hôtellerie ainsi que la mise en place d’une nouvelle politique de ressources humaines. Contrairement à son prédécesseur, Jean-Jacques Romatet n’aime pas parler de chiffres mais il a tout de même consenti à annoncer « 2 % de déficit pour un budget global de 1,25 milliard d’euros » : « Notre objectif est d’arriver à l’équilibre d’ici 3 à 4 ans sans passer par des plans d’économie drastiques successifs, mais plutôt en tablant sur cette réorganisation. »
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