S’appuyant sur les travaux de sa commission permanente de l’attractivité médicale, la Fédération hospitalière de France (FHF) expose une dizaine de mesures pour renforcer l’attractivité des hôpitaux publics auprès des médecins et les fidéliser.
La FHF ne sous-estime pas les difficultés de recrutement des praticiens : le taux de vacance statutaire des postes de PH atteint ainsi 24 % en moyenne au 1er janvier 2013 pour les « temps plein » et 41 % pour les « temps partiel ». À la clé, souligne la FHF, un risque de « détérioration de la qualité et de la sécurité des soins », une souffrance au travail, ou encore le recours massif à l’intérim médical avec ses dérives détaillées dans le rapport du député PS Olivier Véran.
Bourse aux postes
Pour sortir de l’ornière, la FHF suggère en premier lieu de « mieux communiquer sur les carrières » à l’hôpital public dès la formation initiale (aspects statutaires, nomination et accès aux postes...), notamment en promouvant le site « PH par intérêt » destiné aux futurs médecins.
Dans la même veine, elle juge utile d’accompagner « individuellement » le développement de la carrière de chaque médecin en formation, par exemple grâce au compagnonnage de l’interne avec un tuteur, PH ou PU-PH. La FHF veut également ouvrir une réflexion prospective sur les postes à pourvoir dans chaque discipline à échéance de 3 et 5 ans. Autre urgence : garantir de bonnes conditions d’accueil et de formation des internes (intégration dans le service, conditions de travail, implication, dialogue social) alors que la charte en ce sens n’est pas toujours appliquée dans les hôpitaux.
Afin de renforcer les opportunités de carrière, la FHF avance l’idée d’une plateforme de recrutement et d’informations, véritable « bourse aux postes » qui mettrait à disposition de l’ensemble des médecins les offres de postes hospitaliers vacants ou à venir (sur un site Internet ergonomique).
La FHF met également l’accent sur l’organisation du post-internat, période déterminante dans le choix du premier lieu d’exercice, qu’il convient d’adapter et de valoriser. Parmi les propositions d’actions : l’adéquation du post-internat et du numerus clausus, l’harmonisation des statuts de post-internat (les postes actuels sans valence universitaire sont peu attractifs), la revalorisation des postes à temps partagé (entre établissements ou avec des structures ambulatoires) ou encore l’extension des expérimentations régionales réussies.
Équipes territoriales et rémunération rénovée
La FHF dresse le constat que la notion de taille critique – en termes d’effectifs et d’équipements – est un critère de choix décisif pour les jeunes médecins. Elle suggère donc de développer les coopérations et les équipes territoriales, sous la forme de projets médicaux de territoire et même de postes de PH de territoire, bénéficiant de primes spécifiques et bonifications.
Le régime des rémunérations (trop disparate, trop fondé sur l’ancienneté...) doit être rénové en profondeur à l’hôpital, plaide la FHF. Parmi les mesures sur la table : la réévaluation de la grille de rémunération « en particulier en début de carrière » ; la valorisation financière des postes difficiles (en désert médical); l’augmentation des tarifs des gardes et astreintes ; une meilleure gratification des remplaçants ; des indemnités pour les PH ayant des responsabilités spécifiques. La FHF relance le débat sur la rémunération « variable » à l’hôpital, mais sans se prononcer sur les modalités (par spécialité, à la performance, primes à l’intéressement...).
Les autres propositions d’actions concernent la qualité de vie au travail, les moyens de dynamiser les parcours professionnels et le nécessaire développement des capacités des « managers médicaux ». « Comme dans d’autres domaines (business, sport) le rôle des managers et au mieux des leaders d’une profession est crucial dans l’engagement des équipes et, lorsque nécessaire, dans la conduite du changement », argumente la FHF.
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