Comment les professionnels de santé peuvent-ils bien prendre en charge leurs patients sans impacter leur propre santé en sachant que près d’un quart d’entre eux présente chaque jour des troubles du sommeil, que 30 % ne prennent pas de repas assis et que seuls 60 % ont une activité sportive régulière ? C’est l’une des questions que se pose depuis sa création l’Association SPS (Soins aux Professionnels en Santé) qui a pour but d’accompagner et de soutenir les soignants rendus vulnérables.
Cette problématique a désormais pris une dimension nationale, puisque la santé des soignants est devenue l’une des priorités de la Stratégie Nationale Santé 2017-2022 dans un contexte dans lequel 48 % des professionnels de santé estiment que leur souffrance psychologique pourrait impacter la qualité des soins au point de mettre en danger les patients.
Des journées « prise de conscience »
« Parmi les missions fixées par l’association, outre l’aide, l’accompagnement et la prévention, la formation est l’un des axes forts en particulier en cette année 2019. À ce titre, l’association a mis en place – en plus des formations d’accompagnement pour les professionnels de santé - des Journées d’Ateliers Dynamiques et d’EchangeS (JADES), dédiés à la prévention en santé et réservées aux professionnels de santé », explique au « Quotidien » Catherine Cornibert, docteur en pharmacie qui dirige les actions et la communication de SPS.
Ces journées JADES – au nombre de 10 en 2019 en région parisienne – ont pour objectif de déclencher une véritable prise de conscience, en aidant les professionnels de santé à adopter des comportements vertueux sur leur prévention santé. Et pour cela, il leur est proposé des solutions concrètes de prévention au travers d’ateliers et d’échanges sur des sujets autour de 4 thèmes : technique de gestion pour prévenir le stress, mode de vie et alimentation, management et coaching et prévoyance. Ces ateliers ont pour but de communiquer sur des démarches de prévention réussies, de sensibiliser à des pratiques ayant démontré une efficacité et de proposer la mise en place d’un réseau de thérapeutes et de praticiens en prévention.
Deux approches de formation
Comme l’explique Catherine Cornibert, outre les journées JADES, SPS propose des journées de formation validantes pour le DPC « souffrance au travail des professionnels de santé : prendre en charge et accompagner ses pairs », thème retenu par l’Agence Nationale du DPC. Elles ont été mises en place, tout au long de l’année 2019, sur des modules de 48 heures proposés dans différentes villes de France : Lille, Nancy, Paris, Rouen, Rennes, Nantes, Orléans, Dijon, Lyon, Bordeaux, Marseille, Perpignan. Cette formation dans laquelle interviennent Marie Pezé, docteur en psychologie responsable du réseau de consultations « Souffrance et travail » et le Dr Eric Henry, Président de l’Association SPS, permet d’informer sur les concepts fondamentaux sur la place du travail dans la préservation de la santé, les pathologies de surcharge, les pathologies de la solitude, le cadre juridique et ses évolutions récentes et le rôle et les missions des acteurs de prévention et de prise en charge.
L’association SPS propose aussi une formation de 48 heures destinée aux médecins chefs, cadres de santé, directeurs et cardes administratifs sur le thème « épuisement professionnel en établissement de santé : la démarche participative comme outil de prévention ». Une des deux journées est consacrée à la mise en œuvre d’une démarche participative dans un établissement en précisant les éléments qui favorisent l’émergence d’une intelligence collective : ce concept dynamique nécessite l’engagement des managers (directeurs, médecins coordinateurs, cadres), une volonté forte de l’équipe et il s’inscrit dans une éthique de communication qui intègre une culture de la reconnaissance de soi et de l’autre.
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