Forte des résultats de la grande enquête nationale lancée en décembre avec MG France et la FMF, l’UNOF, branche généraliste de la CSMF, invite dès ce lundi 4 janvier les médecins de famille à augmenter unilatéralement le tarif de leur consultation à 25 euros (C + DE ou CS + DE), « avec la possibilité de prendre un DE plus élevé en fonction du contenu de leur consultation ».
« Les généralistes n’obtiendront que ce qu’ils iront chercher eux-mêmes », précise le Dr Luc Duquesnel, patron de l’UNOF dans un communiqué. Selon les résultats de la consultation, 80 % des 5 000 généralistes qui ont répondu sont prêts à suivre ce mot d’ordre du C à 25 euros.
Luc Duquesnel va même plus loin, confiant au « Quotidien » que « l’objectif de la prochaine convention doit être une consultation de base rémunérée au minimum à 30 euros pour l’ensemble des spécialités médicales ». Outre la cotation à 25 euros, le syndicat invite ses adhérents à refuser d’appliquer le tiers payant généralisé, et à continuer la grève administrative.
A MG France, une préférence pour le CS + DE
La CSMF, qui réunit en son sein les généralistes de l’UNOF et les spécialistes de l’UMESPE, soutient cette initiative et « appelle l’ensemble des médecins à pratiquer la désobéissance tarifaire en augmentant le tarif de la consultation et en pratiquant des dépassements d’honoraires en fonction du contenu et des actes ». Son objectif est d’arriver à une consultation à 30 euros « dans les plus brefs délais ».
Pendant les fêtes, MG France a envoyé un mail à environ 54 000 généralistes, pour les inviter également à demander 25 euros pour la consultation dès le début 2016. Le président du syndicat, le Dr Claude Leicher, rappelle qu’il demande lui-même 25 euros depuis le 26 mars 2015 et conseille aux généralistes de coter CS + DE. Selon lui, les mutuelles sont plus enclines à rembourser les patients dans cette configuration.
La FMF, qui a pourtant participé au lancement de la consultation nationale, ne souhaite pas pour l’heure lancer de mouvement tarifaire. « On est pour l’unité, mais il y a débat au sein de la FMF », confie le Dr Hamon. Le président de la FMF reconnaît que, pour la plupart de ses adhérents, « une hausse de deux euros ne correspond pas à l’ampleur du malaise, ça n’est pas ça qui va les calmer ».
Pression sur la CNAM
Quoi qu’il en soit, et alors que s’achève la trêve des confiseurs, l’UNOF et MG France veulent relancer aussi vite que possible l’union syndicale pour mettre la pression sur l’Assurance-maladie avant l’ouverture au printemps des prochaines négociations qui doivent aboutir à une nouvelle convention et à une révision des tarifs.
La grande enquête menée conjointement par l’UNOF, MG France et la FMF, met en évidence des généralistes bien décidés à ne pas s’en laisser compter. Outre leur souhait de suivre le mot d’ordre de hausse tarifaire, ils sont plus de 82 % à ne pas vouloir appliquer le tiers payant s’il devient obligatoire (hors situations déjà prévues par l’actuelle convention).
Plus de 73 % des répondants soutiennent le principe d’une grève administrative pour peu que les syndicats affichent des mots d’ordre précis. 27 % d’entre eux se déclarent disposés à mener des actions coup-de-poing. Enfin, un médecin sur trois se dit prêt à se déconventionner en dernier recours.
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