Au moment où l'étau se resserre fortement sur l'homéopathie – le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2019 prévoit un article spécifique (42) ouvrant la voie au déremboursement de ces granules après évaluation par la Haute autorité de santé –, ses défenseurs ne baissent pas les armes, loin s'en faut.
Lors de son 9e congrès à Opio, le Syndicat des médecins libéraux (SML), qui compte en son sein de nombreux praticiens pratiquant l'homéopathie, a carrément dénoncé « la croisade infâme dont sont victimes les consœurs et confrères médecins homéopathes » et défendu « l'approche thérapeutique spécifique de l’homéopathie qui rend service à de nombreux patients ». « Le fanatisme n’a pas sa place dans la médecine, qu’il s’agisse d’ailleurs d’homéopathie ou de vaccins », a déclaré le Dr Philippe Vermesch, président du SML.
Au plan économique, le patron du SML fait valoir que les médicaments homéopathiques représentent seulement « 0,69 % » des remboursements effectués par la Sécu « soit 55,7 millions d’euros, c’est-à-dire l'épaisseur du trait ». « Sur chaque tube de granule, l’assurance maladie rembourse environ 10 centimes et, dans l’absolu, prélève 50 centimes au titre de la franchise par tube, dans la limite de 50 euros par an. On peut donc dire que les médicaments homéopathiques sont d’abord une bonne affaire… pour la Sécu ! », a-t-il plaidé.
Selon le SML, un déremboursement total serait même coûteux pour l'assurance maladie en raison « d'un déport mécanique des prescriptions vers d’autres produits remboursés – anti-inflammatoires, antidépresseurs, etc. dont l’impact sur les dépenses se fera sentir à la minute même où la décision serait prise ».
Pétition pour le maintien de l'enseignement
Parallèlement, la Société française d'homéopathie (SFH) continue de faire signer une pétition en faveur du maintien de l’enseignement universitaire de l’homéopathie. « L’homéopathie doit rester une branche de la médecine réservée aux médecins et prescripteurs dûment certifiés par la Faculté », peut-on lire dans cette pétition qui avait recueilli ce lundi près de 31 500 signatures.
En septembre, la faculté de Lille 2 a suspendu son DU d'homéopathie dans l'attente de l'avis de la Haute autorité de santé. La faculté de médecine d'Angers a carrément supprimé son DU d'homéopathie...
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne
Denis Thuriot (maire de Nevers) : « Je songe ouvrir une autre ligne aérienne pour les médecins libéraux »
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète