Lors de ses vœux à la profession, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF et candidat à sa propre succession, a tenu un discours offensif sur l'accès aux soins. Déplorant la médiatisation des « déserts médicaux » qui pousse à stigmatiser le corps médical libéral, le patron de la Conf' appelle à « agir sur les comportements » pour encourager les médecins améliorer collectivement leur réponse aux besoins de la population.
« Nous avons devant nous dix ans de pénurie médicale avant de voir la démographie remonter. Nous devons donc mettre en place des actions qui puissent préserver l'avenir, en pensant aux jeunes gens qui entrent dans les études médicales et qui auront demain le droit à un exercice dans de bonnes conditions », plaide le néphrologue de Cabestany (Pyrénées-Orientales).
Cabinet partagé avancé
Pour le chef de file du syndicat, des mesures opérationnelles de court terme peuvent être prises pour lever les blocages. Il est persuadé par exemple qu'avant de construire une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), processus souvent coûteux et long, les élus locaux peuvent mettre à la disposition des médecins libéraux un « local municipal » aménagé en cabinet médical partagé.
Cette solution, « sans frais de gestion importante pour les médecins et les élus », permet aux généralistes ou spécialistes mais aussi aux internes ou remplaçants, d'assurer des consultations avancées.
De surcroît, selon le Dr Ortiz, l'Ordre des médecins « doit désormais accepter une grande variabilité des contrats, pour permettre aux médecins d'exercer à temps choisi quelques heures, quelques jours, le week-end, le soir ou la nuit, de manière programmée ou non, dans des lieux différents ».
Dérogations pour les patients
Le président de la Confédération invite aussi l'assurance-maladie à encourager les médecins à exercer en zone sous dotée, y compris par de nouvelles incitations financières. Côté patients, cela passe par des dérogations aux parcours de soins ou dans le cadre des « soins non programmés » pour permettre aux patients de ne pas être pénalisés, faute de médecin traitant déclaré.
Face à l'urgence, le patron de la CSMF rappelle que « le médecin est un acteur de la cohésion sociale dans les territoires. Nous devons avoir une réflexion sur notre responsabilité collective », a-t-il martelé.
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