Une clinique d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques) a été mise en examen pour « homicide involontaire » dans l'affaire du décès en 2014 d'une patiente enceinte, a-t-on appris ce mardi auprès de l'avocat de l'établissement, Me Thierry Sagardoytho, confirmant une information de « France Bleu Béarn ». Une anesthésiste belge, qui avait bu au moment des faits, est également poursuivie depuis octobre 2014 pour homicide involontaire aggravé.
La clinique privée avait été mise en examen une première fois, en juillet 2017, de même que le centre hospitalier public d'Orthez, à la disposition duquel la clinique mettait un bloc opératoire et l'anesthésiste, en vertu d'une convention entre les deux établissements.
Me Sagardoytho a qualifié d'« aberration » la mise en examen de la clinique. « La Cour d'appel avait censuré l'analyse du juge une première fois et la magistrate recommence, sans élément nouveau et surtout sans avoir entendu de nouveau la clinique », plaide-t-il. Et d'ajouter : « On ne peut pas renvoyer devant un tribunal une personne morale ou physique sans l'avoir entendue. Or (...) le procès d'audition de 2017 de la clinique a été annulé en même temps que la procédure par la cour d'appel ». Il veut déposer sous 48 heures une nouvelle requête en annulation.
Arrêt cardiaque de la patiente
Le 29 septembre 2014, Helga W., une anesthésiste belge de 47 ans avait la charge d'une parturiente de 28 ans. La praticienne, qui avait bu le soir du drame, avait administré à sa patiente une péridurale avant de sortir prendre l'apéritif chez des amis. Mais l'accouchement se passant mal, une césarienne avait été décidée.
Rappelée, Helga W., qui sentait l'alcool à son retour à l'hôpital selon ses collègues, avait eu un comportement leur paraissant étrange. Elle avait utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente, au lien du respirateur du bloc, et avait intubé les voies digestives au lieu des voies respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau, où elle était décédée. Son bébé était sain et sauf.
L'anesthésiste a été mise en examen en octobre 2014 pour homicide involontaire aggravé. Un obstétricien, présent à la maternité le soir des faits, a également été mis en examen en mars 2016 pour non-assistance à personne en danger.
Le drame avait accéléré la fermeture définitive de la maternité d'Orthez, déjà en sursis en raison de problèmes de recrutement.
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