Soupçonnée d’avoir assassiné 13 patients en leur injectant des doses massives d’héparine, Fausta Bonino a été arrêtée et écrouée mercredi soir en Toscane. Agée de cinquante-cinq ans, cette infirmière, mère de deux enfants et employée depuis vingt ans dans le service de réanimation de l’hôpital de Piombino, en Toscane, était atteinte de dépression. Selon les enquêteurs, Fausta Bonino, qui était suivie par un psychiatre, aurait également un problème d’alcoolisme.
10 fois supérieures à la normale
L’affaire a commencé en 2014 avec la mort de plusieurs patients âgés de soixante à quatre-vingt-huit ans. La plupart étaient hospitalisés pour des problèmes de fractures. Rien de grave, souligne la direction de la structure publique, et surtout aucune pathologie impliquant l’utilisation d’un anticoagulant comme l’héparine qui a entraîné la mort par hémorragie de douze patients. Le treizième a eu une crise cardiaque. Les prélèvements effectués sur les patients décédés ont révélé une grande concentration d’héparine, dix fois supérieure aux limites normales.
L’enquête baptisée « killer dans un service », a démarré l’an dernier. Les policiers ont placé des caméras de surveillance dans le service où était employée Fausta Bonino et comparé ses horaires avec les dossiers médicaux des patients pour évaluer les résultats des analyses effectuées chaque jour. Les enquêteurs ont aussi dressé un tableau du taux de mortalité dans l’hôpital, qui augmentait ponctuellement depuis un an et seulement dans le service où était employée Fausta Bonino. Inculpée pour meurtres en série, cruauté et violation du serment médical, l’infirmière a déjà été déférée devant le juge.
Inquiétude dans la profession
Cette troisième affaire de meurtre dans le milieu paramédical inquiète la profession. À la mi-mars, une infirmière de 44 ans a été condamnée à perpétuité pour le meurtre de plusieurs patients. En 2014, l’infirmier Angelo Stazzi, aujourd’hui âgé de 69 ans, a été condamné à la réclusion à vie pour avoir tué 7 patients en 2009. Il avait aussi été accusé du meurtre d’une collègue avec laquelle il avait eu une liaison en 2001. « Il s’agit d’épisodes terribles mais ces cas isolés ne peuvent pas entacher la réputation de l’ensemble du corps paramédical », a déclaré Enrico Rossi, gouverneur de la région toscane. « Cette affaire démontre encore une fois la faiblesse et la fragilité des personnes âgées qui confient leur vie à des structures hospitalières. Tout doit être mis en œuvre pour les protéger », a affirmé pour sa part Beatrice Lorenzin, ministre de la Santé.
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