La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES, ministère de la Santé) s'est penchée sur l'évolution de la pratique ambulatoire entre 2008 et 2016 de 60 interventions chirurgicales.
Un séjour ambulatoire est qualifié ainsi dès lors qu'il est sans nuitée et inférieur à une durée de 12 heures. On recense 2,8 millions de séjours de chirurgie réalisés en ambulatoire en 2016.
Dans cette étude, la DREES a fait le choix de comparer les séjours de chirurgie ambulatoire uniquement aux séjours d'hospitalisation complète de moins de trois nuits et de niveau de sévérité faible (les séjours longs étant donc exclus). Dès lors, le taux national de recours à l'ambulatoire sur ce périmètre restreint atteint 71,3 % en 2016 alors que le taux officiel était de 54,1 % sur le champ complet de la chirurgie. Le gouvernement espère atteindre 70 % dès 2022, ce qui est loin d'être gagné.
Circoncision et cataracte en pôle position
Le développement de la chirurgie ambulatoire s'inscrit dans le virage ambulatoire, qui recompose l'ensemble du parc hospitalier. On compte ainsi 19 000 lits d'hospitalisation conventionnelle en chirurgie en moins entre 2008 et 2016 (-22 %) et 6 000 places en ambulatoire en plus (+55 %) sur la même période.
Sur ce périmètre d'étude, la DREES constate une augmentation du taux ambulatoire de 57,7 % en 2008 à 71,3 % en 2016. La pratique est très hétérogène d'un acte à l'autre (voir tableau complet ci-dessous).
La chirurgie ambulatoire est quasi-généralisée pour les circoncisions d’indication médicale (97,5 %), la chirurgie de la cataracte (93 %), de la main/du poignet (88,4 %) et les ligatures de veines des membres inférieurs (88,2 %). La cataracte concentre à elle seule 21 % des séjours chirurgicaux étudiés par la DREES, dont 70 % en clinique privée.
À l’inverse, ce type de prise en charge reste extrêmement limité (moins de 5 %) pour les appendicectomies, la chirurgie du système nerveux central et de la thyroïde.
Le taux ambulatoire s'affiche en progression sur 52 des 60 actes étudiés (entre 2008 et 2016). Les ligatures de veines (+48 points), les cholécystectomies (+47 points) et les chirurgies pour hernies (+43 points) ont l'évolution la plus dynamique.
L'amygdalectomie s'est stabilisée sur la période autour de sept actes sur dix (72 %) en moins de 12 heures sans nuitée.
Enfin, sept interventions dont le taux d'ambulatoire était inférieur à 25 % en 2008 plongent sous la barre des 20 %. Le plus fort recul concerne la chirurgie pelvienne majeure (-12 points). La DREES note en parallèle une augmentation du nombre de séjours courts sur ces interventions.
Inégalités géographiques
L'étude illustre les disparités toujours fortes d'un département à l'autre sur la chirurgie ambulatoire en 2016. Malgré une forte hausse sur la période étudiée (+151 %), la Guyane reste le département où le taux d’ambulatoire est le plus faible (48 %), toujours selon les critères particuliers de l'étude. À l’inverse, la Nièvre, les Alpes-de-Haute-Provence, la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise affichent un taux de 80 % et plus quand l'Orne stagne à 60 %. Le Lot enregistre une légère diminution de son taux d’ambulatoire qui reste élevé (65 %).
Les experts du ministère de la Santé ont tenté d'analyser la corrélation entre offre de soins en médecine de ville et taux ambulatoire. Résultat : « contrairement à [leur] intuition de départ, l’offre de soins de ville ne semble pas avoir d’impact sur le fait de recourir à une prise en charge en ambulatoire ».
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