Les temps sont rudes pour l’Ordre. Rendu public en décembre, mais ébruité par la presse depuis près d’un an, le dernier rapport de la Cour des comptes porte un regard sévère sur son fonctionnement. On lui reproche ses carences en matière de respect de l’obligation de DPC, l’inefficacité de ses contrôles sur les conflits d’intérêts et même sa mollesse envers des praticiens déviants. L’institution n’est certes pas la première à subir les foudres des magistrats financiers. Et, après tout, d’autres avant elle sont déjà parvenus à se dégager d’un plus mauvais pas. Pour sa défense, Patrick Bouet, son président, objecte d’ailleurs que l’Ordre ne peut être tenu pour coupable d’échecs collectifs. C’est en partie exact, s’agissant du DPC et de la transparence médecins-industrie. Et dans la désastreuse affaire Le Scouarnec – du nom de ce chirurgien accusé de centaines d’actes pédophiles — la justice aussi est à montrer du doigt pour son inertie.
Face à ces griefs d’inaction, le CNOM va devoir réagir. Et son président s’y attelle. Mais pour les responsables ordinaux, il y a plus grave. Car au-delà des reproches d'insuffisance, la Cour des comptes décrit un système plutôt opaque ou l’entre-soi est de règle, les dérapages financiers pas si rares, avec l’indulgence d’élus au long cours qui se connaissent bien. Petits arrangements entre amis, auxquels il est urgent de mettre un terme, car c’est sur son image que l’Ordre joue sa crédibilité auprès de la profession. Volontiers agacés par le montant de leur cotisation, les médecins ne se sentent guère concernés par les élections ordinales. Ce sont en soi des signaux inquiétants. Et leurs réactions ces dernières semaines sur le site du «Quotidien» en disent long sur l’exaspération de beaucoup à l’égard de son mode de fonctionnement. Soupçon de copinage, que les crises de Paris et de Marseille ont éclairé sous un jour cru ces dernières années, et auquel le CNOM doit désormais répondre s’il veut faire de ses confrères des alliés.
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