« Il faut sauver l'hôpital qui flambe, on est au bout, vraiment au bout » : à la Pitié, un neurologue supplie Macron d'agir

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Publié le 27/02/2020

Crédit photo : S. Toubon

À l'occasion d'une visite ce jeudi 27 février à la Pitié-Salpêtrière (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), où est décédé le premier Français victime du coronavirus, le président de la République a été directement interpellé par le Dr François Salachas, neurologue et membre du collectif inter-hôpitaux (CIH), sur la crise de l'hôpital public.

« On est au bout, on est vraiment au bout, a lancé droit dans les yeux le médecin spécialiste à Emmanuel Macron. Donnez les moyens au ministère de la Santé de nous donner les moyens de soigner nos patients ! » « Quand il a fallu sauver Notre-Dame, il y avait beaucoup de monde, a ajouté le Dr Salachas, serrant pendant tout l'entretien la main du président dans la sienne. Là, il faut sauver l'hôpital public qui est en train de flamber à la même vitesse que Notre-Dame a failli flamber. »

Le praticien hospitalier a réclamé au locataire de l'Élysée un « choc d'attractivité ». « Il faut absolument refinancer en urgence l'hôpital public […] On est passé par un an de déni, ensuite on a fait le constat, maintenant il faut agir », a-t-il insisté.

Le CIH reçu à l'Élysée

En réponse, Emmanuel Macron, accompagné par son ministre de la Santé Olivier Véran, a assuré que des « mesures d'urgence ont été prises à plusieurs reprises », faisant écho aux différents plans pour l'hôpital et les urgences ces huit derniers mois. « Il faut déjà que ces mesures qui ont été annoncées descendent sur le terrain », a-t-il ajouté, insistant sur le fait « qu'on n'est pas resté assis sur sa chaise depuis deux ans et demi ».

« Je ne suis pas pour attendre » mais « j'ai parfois le sentiment de payer l'addition de beaucoup de comptes qui sont restés non soldés, je veux bien les prendre mais je veux au moins avoir un petit peu de reconnaissance pour ça », a plaidé le chef de l'État, en évoquant la formation de trop peu de médecins et la déflation des tarifs hospitaliers pendant douze ans.

« Je ne suis pas dans le déni [...] Je sais que vous avez le sentiment que ça ne va pas assez vite [...] et ce que vous vivez justifie qu'on continue à aller plus vite et plus fort, donc je serai au rendez-vous », a assuré le président, qui a promis de recevoir le collectif inter-hôpitaux avec Olivier Véran. 

« Vous pouvez compter sur moi, l'inverse reste à prouver », a jeté en écho le Dr François Salachas.  


Source : lequotidiendumedecin.fr