À l’approche de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), quelles sont les priorités de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) ? Les 21es Rencontres des représentants des cliniques, qui se tiennent à Montpellier depuis ce mardi et jusqu'à demain, ont été l'occasion pour son président Lamine Gharbi d'alerter sur les conséquences économiques de l'inflation pour le secteur. « Nous avons bâti une campagne tarifaire, en mars dernier, avec des tarifs en hausse +0,7 % et nous sommes aujourd'hui à 6 % d’inflation, a-t-il rappelé. Comment fait-on ? »
SSR, psy : réformes en souffrance
Toujours au chapitre budgétaire, les réformes du financement des services de soins de suite et de réadaptation (SSR) et de la psychiatrie figurent aussi au premier plan des préoccupations du président de la FHP. La première serait une « catastrophe » car elle ne serait « pas aboutie » et ne pourrait donc pas rentrer en application le 1er janvier 2023, selon Lamine Gharbi qui demande son report et sa refonte.
La deuxième – celle de la psychiatrie – est également un échec aux yeux du président du groupe Cap Santé. La FHP avait signé un protocole en novembre 2021 avec le gouvernement qui prévoyait la mise en place de la réforme en 2022. Mais « il ne s’est rien passé, le pilote est même parti vers d’autres secteurs d’activité », déplore Lamine Gharbi. Face à cette « impasse », il demande le retour de la facturation au prix de journée, jugé « plus simple ».
L'ami Valletoux
Dernière mise en garde pour Lamine Gharbi : la garantie de financement des établissements censée s'éteindre à la fin de l'année. « J’entends des bruits qui disent que cela pourrait continuer en 2023, il faut arrêter cette garantie de financement qui sclérose l’activité publique et privée », prévient-il.
Le président de la FHP s’est ensuite tourné vers son homologue du secteur public Frédéric Valletoux, qui participait aux Rencontres en visio. « Je vais peut-être perdre mon meilleur ami », a-t-il ironisé, faisant allusion à l’élection, ce mercredi, du futur président de la Fédération hospitalière de France (FHF). « Nous avons eu tellement de joutes verbales cordiales et amicales, quelques fois un peu piquantes, cela va me manquer ! », a plaisanté Lamine Gharbi qui espère égaler le « record » de l'ancien maire de Fontainebleau à la présidence de sa fédération, voire peut-être « prendre ta place à l’Assemblée après, si jamais tu ne veux plus y rester ! »
Dans le cadre du Conseil national de la refondation, Frédéric Valletoux est, lui, revenu sur son obsession d'une « meilleure répartition des gardes ». Mais interrogé sur les différences salariales entre le public et le privé, le président de la FHF a botté en touche et souhaite que le ministère publie les rémunérations des différents secteurs, « pour que l’on objective ce sujet, aussi bien pour les médecins que pour les paramédicaux ».
Selon Lamine Gharbi, les salaires des infirmiers étaient de 10 à 15 % supérieurs dans le public. En ce qui concerne les rémunérations des médecins, « il faudrait tenir compte du nombre d’heures travaillées, mais aussi de toutes les charges et de l’assurance, on pourra alors vraiment comparer », relativise-t-il.
Sortir de la logique budgétaire
Ce fut ensuite au tour de plusieurs parlementaires de débattre des priorités du quinquennat en matière de santé. À l’image du député de la Sarthe, Jean-Carles Grelier (Renaissance), qui regrette que le sujet soit « enfermé dans des débats exclusivement techniques et budgétaires ». Pour sortir de ce cadre restrictif, le député appelle à une loi de programmation en santé et la tenue, tous les ans, d’un « débat d’orientation en santé » à l’Assemblée nationale, pour que la LFSS « ne devienne que la traduction budgétaire et financière de ses orientations ». Selon le député, le quinquennat précédent s’est contenté de mettre « quelques pansements sur le système, sans jamais avoir une approche globale ».
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