L’enquête 2009 de l’Association Imagerie Santé Avenir (ISA) confirme une nouvelle fois le retard de la France en matière d’équipements IRM.
Au 1er janvier 2009, selon les statistiques du syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM), notre pays comptait 495 IRM soit trente-deux appareils de plus par rapport au 1er janvier 2008. Une progression moindre que l’année précédente qui avait vu une installation de 44 nouveaux ’IRM. Ce ralentissement en équipements d’imagerie est d’autant plus préoccupant que le retard français dans ce domaine reste criant, et que surtout les inégalités régionales restent fortes. « Le nombre d’équipements installés, notent les auteurs de cette étude, n’a seulement pas permis de rattraper le retard pris antérieurement, mais il ne prend pas davantage en compte l’accroissement continuel des besoins : besoins cliniques liés au développement des indications, environ 7 % par an, augmentation et vieillissement de la population ». De plus Les Schémas régionaux d’organisations des soins (SROS) pour les années 2006-2011, « restent calés sur un objectif très insuffisant de trente installations annuelles en moyenne ». Les auteurs rappellent aussi que le Pr Jean Pierre Grünfeld dans son rapport remis en février dernier au Président de la République, dans le cadre des recommandations sur le plan cancer 2009-2013, préconisait notamment d’augmenter très sensiblement le nombre d’IRM en veillant à une répartition territoriale équitable, pour atteindre entre 10 et 15 machines par million d’habitants d’ici 2013. Aujourd’hui, on en est en moyenne nationale à moins de 8 appareils par million d’habitants et seules deux régions, la Franche-Comté et l’Île de France comptent environ 10 IRM par million d’habitants. C’est dire les progrès qui restent à accomplir dans ce domaine.
Mais surtout comme le note très bien cette étude de l’ISA, les inégalités territoriales en terme d’offres sont loin de se réduire avec des variations allant parfois presque du simple au double selon les régions. Comment accepter en effet que le territoire des pays de la Loire compte 5,35 IRM par million d’habitants ou que la Bretagne possède pour le même nombre habitants 5,95 machines alors que les deux régions précédemment citées, la Franche-Comté et l’Île de France, en comptent respectivement 10,10 et 10,02 par millions d’habitant ?
Une avant-dernière place peu reluisante
Ces inégalités inacceptables pour un pays développé comme la France se retrouvent bien évidemment, lorsqu’on examine les délais d’attente pour passer un examen, une fois que le rendez-vous été pris et obtenu - ce qui n’est d’ailleurs pas simple partout. Il faut mettre à part le cas de la Corse, qui a obtenu une IRM supplémentaire, ce qui s’est traduit pour cette région relartivement peu peuplée, par une diminution spectaculaire des temps d’attente. Mais dans la majorité des cas, les différences restent considérables. 64,7 jours d’attente en Alsace, contre 24,7 jours en Franche-Comté et 23,8 en Île de France ; la région du Limousin est la championne dans ce domaine, puisqu’un patient ne doit patienter que 19,5 jours pour passer son examen IRM après sa prise de rendez-vous. Mais ici aussi, l’installation de nouveaux appareils (augmentation de 6,9 à 8 IRM par million d’habitants) a réduit considérablement le temps d’attente. En moyenne nationale, un patient passe son examen 34,5 jours après avoir pris son rendez-vous. C’est légèrement mieux qu’en 2008 (35,4 jours) mais nettement moins bien qu’en 2005 où il le patient ne devait atteindre que 29,3 jours pour passer son examen après sa prise de rendez-vous.
Au plan européen, la France est toujours le mauvais élève en matière d'équipement IRM. Elle occupe même l’avant dernière place, devançant de peu la Turquie, qui ne fait certes pas partie de l’Union européenne mais qui siège au Conseil de l’Europe qui rassemble quarante-sept pays. Cette enquête de l’ISA confirme bien que la France, comparée aux autres pays de l’Europe de l’Ouest, est le pays ayant le plus faible taux d’appareils IRM par million d’habitants, 2 fois moins que la moyenne européenne qui s’élève à 15,8 appareils par million d’habitants.
Le discours est le même depuis plusieurs années, sans que la situation ne s’améliore vraiment, sans que le retard sur les autres pays se réduise, bien au contraire. Décourageant.
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